La Mer Rouge vue d'en haut, dans le sud de l'Égypte. Novembre 2011.
La Mer Rouge vue d'en haut, dans le sud de l'Égypte. Novembre 2011.

Au milieu de nulle part

  Égypte : Hamata - Mer Rouge - novembre 2011

J’étais dans le sud de l’Égypte, en novembre 2011, pour plonger en mer Rouge. Sensation étrange d’être au milieu de nulle part. Sans autre repère qu’un ruban d’asphalte entre la mer et le désert.

Entre mer et désert

À gauche la mer. À droite le désert égyptien. Dans notre dos, Marsa Alam. Droit devant, Hamata. Notre but.

Dans le minibus, entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Dans le minibus, entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.

Hamata, là où se trouve l’hôtel qui doit accueillir notre petit groupe de plongeurs-photographes. Là où est amarré le bateau qui nous transportera d’un récif de corail à un autre.

J’ai regardé une Google Map avant de venir. Un peu plus loin, au sud d’Hamata, il y a un port qui porte le beau nom de Berenice. Tout au bout de la route, encore plus loin, il y a le Soudan.

Nous avons atterri à Marsa Alam. Le trajet en minibus depuis l’aéroport jusqu’à notre hôtel dure une bonne paire d’heures.

D’en haut, déjà, par le hublot de l’avion, la vue me semblait étrange. Pas d’arbre, pas de champs, pas de verdure. Juste l’azur étincelant de l’eau et l’ocre sec de la terre. Çà et là, des complexes hôteliers. Plantés au milieu de nulle part.

La Mer Rouge vue d'en haut, dans le sud de l'Égypte. Novembre 2011.
La Mer Rouge vue d’en haut, dans le sud de l’Égypte. Novembre 2011.

Hôtels fantômes

Drôle d’endroit, tout de même, pour venir passer des vacances. Habituée aux pays tropicaux humides d’Asie du Sud-Est balayés par les moussons, où la végétation exubérante vire facilement à la jungle, où les zones agricoles sont inondées pour la culture du riz, je ne me fais pas à cette caillasse inhospitalière qui s’étire à n’en plus finir sur ma droite.

Des gens vivent ici pourtant. Notre minibus traverse quelques bourgs. Une poignée d’habitations, une mosquée, un panneau, un alignement de palmiers dépenaillés le long de la route.

Sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Enfants jouant le long de la route, près de Hamata. Égypte, novembre 2011.
Enfants jouant le long de la route, près de Hamata. Égypte, novembre 2011.

Le plus curieux, ce sont ces immenses édifices de béton abandonnés, disséminés à intervalles réguliers, le long de la côte. De gigantesques projets hôteliers inachevés.

Ces vestiges immobiliers sont un peu lugubres. Insensés, absurdes.

Une construction abandonnée, sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Une construction abandonnée, sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Une construction abandonnée, sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
Un autre complexe à l’abandon, sur la route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.

Plongeurs et kite-surfeurs

Notre minibus avale les kilomètres. Au loin, dans le bleu intense du ciel, un amas scintillant de cerfs-volants accroche soudain l’œil.

Spectacle d’abord incongru, incompréhensible. En fait, ce sont des kite-surfeurs. Outre les plongeurs, une autre tribu touristique sévit dans les parages : les amateurs de vent et de glisse.

Kite-surfs dans le sud de l'Égypte, près de Hamata. Novembre 2011.
Kite-surfeurs dans le sud de l’Égypte, près de Hamata. Novembre 2011.

Nous les croiserons à l’hôtel. Nos deux tribus n’ont pas d’atomes crochus et ne se parleront guère. Comme nous, les kite-surfeurs ont été transportés au milieu de nulle part pour s’adonner exclusivement à leur passion. Une parenthèse hors du monde et hors du temps. Avec à gauche la mer, à droite le désert.

La route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.
La route entre Marsa Alam et Hamata. Égypte, novembre 2011.

Une parenthèse hors du monde et hors du temps

En digne représentante de ma tribu, j’ai certes adoré ce séjour égyptien consacré à la photo subaquatique (lire : Plongées d’ambiance en Mer Rouge, La couleur du corail, Danse avec les dauphins). Mais de l’Égypte et du désert du Sud, de ses habitants, je n’aurai rien vu.

Je n’ai eu de contacts qu’avec le personnel de l’hôtel ou du bateau de plongée. Que des hommes. Tous adorables et aux petits soins. Mais ça fait bizarre de ne croiser aucune femme.

Sur le bateau de plongée. Égypte, novembre 2011.
Sur le bateau de plongée. Égypte, novembre 2011.

Il y avait aussi quelques gosses qui guettaient chaque jour notre descente du bateau, pour tenter de nous vendre des babioles.

Depuis que je suis rentrée, je songe souvent à ces hôtels-fantômes un peu sinistres, abandonnés, qui ne verront débarquer aucune tribu touristique. À cette ligne d’asphalte qui épouse le contour de la Mer Rouge et qui mène au Soudan.

C’était une destination de vacances inédite pour moi. Mais je ne la recommanderais qu’aux plongeurs et aux kite-surfeurs. On est vraiment au milieu de nulle part, coincé entre la Mer Rouge et les cailloux du désert.

Près de Hamata, dans le sud de l'Égypte, novembre 2011.
Près de Hamata, dans le sud de l’Égypte, novembre 2011.
La plage de l'hôtel Wadi Lahmy Resort. Égypte, novembre 2011.
La plage de l’hôtel Wadi Lahmy Resort. Égypte, novembre 2011.

Beaucoup de plongeurs ne jurent que par l’Égypte, pour la plongée. Il est vrai que la destination est moins lointaine que mes mers favorites de la zone Indo-Pacifique. Mais pour ma part, je trouve ce genre d’atmosphère désertique un peu triste. J’ai du mal avec le sable et la caillasse, sans doute, habituée que je suis à la verdure tropicale. Mais aussi avec l’absence de vie alentour, le peu d’échanges possibles avec la population du fait de l’isolement des hôtels et puis le fait de n’avoir affaire qu’à un personnel exclusivement masculin…

Bref. Je suis contente d’être venue, d’avoir un peu découvert les fonds sous-marins du coin, mais je ne sais pas si je me laisserai à nouveau tenter par un voyage-plongée en Mer Rouge.

😎

  Égypte : Hamata - Mer Rouge - novembre 2011

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  1. C’est tout à fait ça !!! C’est un des souvenirs que j’ai gardés de mon premier séjour à l’hotel Equinoxe, près de Marsa alam (mars 2008). La mer, l’hôtel, le désert … et basta ! Des vacances pour plongeurs uniquement. Je ne comprenais même pas qu’il y ait des non plongeurs dans l’hôtel, au mois de mars en plus (eau de la piscine glaciale).

    1. Tu me confortes donc dans mes impressions… Je me disais que c’était peut-être une vision très partielle de ma part, ma principale référence de plongeuse-voyageuse étant l’Asie du Sud-Est. Bon, on est donc d’accord : c’est une super destination pour les plongeurs (et les kite-surfeurs). Les autres risquent de s’embêter… 😉

    1. C’était moi aussi ma 2e fois en Égypte. La première fois (il y a de cela pas mal d’années), ça n’avait rien à voir avec un séjour-plongée : j’avais pu découvrir Le Caire et Alexandrie, c’était un voyage de presse pour rencontrer, entre autres, les archéologues du CNRS qui bossaient dans la baie… Passionnant !!!

      En novembre dernier, pour le coup, je n’ai absolument rien vu de l’Égypte, à part une route, des fonds sous-marins, et un hôtel… Mais je savais quand même à quoi m’en tenir : j’étais venue exclusivement pour plonger.

      🙄

  2. cela dépend où tu es en Egypte.
    Sur Dahab ( http://photo.sous.la.manche.free.fr/Dahab.html ) il y a de très belles excursions terrestres à faire, les canyons colorés, le monastère sainte Catherine.
    Et puis du côté d’Hurgada, ou de Safaga tu peux rejoindre Louxor, la vallée des rois…..
    Mais je te l’accorde c’est quand même avant tout des destinations plongées surtout vers le sud!!

    1. C’est ce que je me suis dit : qu’il y avait sûrement plus d’activités et d’excursions possibles un peu plus au nord. Là, on était vraiment au milieu de nulle part…
      😯

  3. Bonjour,
    Je vais pour la 7ième fois en Égypte en mars. Nous avons commencé à y aller en octobre 2009, et je sais pourquoi j’y vais : PLONGER.
    La première fois, nous avons tenté une excursion à Louxor : plus jamais, car c’était l’usine à touriste. Les trois premières fois nous étions dans des complexes hôteliers, presque comme des prisonniers. Depuis, c’est moi qui organise le voyage. Nous avons choisi un petit hôtel (Toubia) situé entre le centre ville de Safaga et le club de plonger (Dune). Nous pouvons nous rendre à la marina à pied le matin et le soir aller boire un verre ou manger un poisson cuisine local.
    Pour revenir à tes hôtels fantômes, repasses y dans 1 ou 2 ans, les hôtels seront terminés. Le paysage change vite au niveau du littoral.
    Effectivement, il n’y a que des hommes, les femmes étant resté dans les grandes villes ou dans les petits villages le long du Nil avec les enfants. Les hommes vont là où il y a du travail. C’est pourquoi, il n’y a presque pas de femmes de chambre, mais bien des hommes de chambre. Bon sur les bateaux, ce sont avant tout des marins.
    Et Hamata, c’est tout de même juste après le bout du monde, quelque part au milieu de nul part 8)

    1. Tu as trouvé la bonne formule, je pense : petit hôtel sympa, proche des restos et de la mer, pour ne pas avoir l’impression d’être enclavé dans un truc “tout inclus” où tu es un peu coupé des réalités du pays…

      Pour le travail des hommes, oui, j’ai discuté un peu avec le capitaine du bateau et notre guide, qui m’ont expliqué ça, qu’ils fallaient bien qu’ils bossent, que les femmes restaient dans leurs villes et villages, avec les enfants.

      Même si un jour ces hôtels-fantômes finiront peut-être par être achevés, ça ne changera quand même pas grand-chose à la situation d’Hamata, qui est quand même un coin perdu, loin loin loin vers le Sud…

  4. J’adore cette région de l’Egypte (je suis allée à El Quseir, un peu au nord de Marsa Alam, au Radisson qui était vraiment magnifique)! Il est vrai que les projets immobiliers sont sinistres, cependant j’adore le contraste entre la mer et l’aridité du désert (également le “calme” que l’on ressent quand on y est…). Les couchers de soleil sont aussi à couper le souffle! 🙂 Tes photos sont très belles 😉

    1. Je découvrais pour ma part cette région de l’Égypte, et j’étais encore plus au sud… Effectivement, la lumière est magnifique, en fin de journée. Mais l’aridité, j’ai du mal à m’y faire.
      🙂

  5. Je reviens justement d’une semaine au bord de la mer rouge, c’est vrai que c’est un endroit très étrange. Ces grands hôtels abandonnés m’ont fait le même effet que vous, en même temps je trouve que cela ferait un excellent décor pour un roman, non ?

    En tout cas merci pour ces belles photos de voyage !

  6. Comme laurence je suis aussi allé du coté de Dahab et plus particulièrement à Blue Hole. C’est un coin très sympa pour faire de la plongée en bouteille car beaucoup de profondeur. Blue hole c’est un trou de plus de 100m.
    Pour le snorkeling j’étais en vacances à Taba et c’était aussi très bien de très beaux coraux et des poissons partout.

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