Philippines : Cabilao + Balicasag [Panglao-Bohol] - février-mars 2019
Aux Philippines, l’île de Balicasag est un site de plongée populaire. On peut y observer un énorme banc argenté de carangues, qui tournoient près du récif. Un spectacle fascinant…
Revoir le récif de Balicasag
Je vous ramène des mois en arrière, en mars 2019. Je suis alors aux Philippines, pour deux semaines de plongée. Après la petite île de Cabilao (voir ici → Les belles surprises de Cabilao, petit joyau corallien), je poursuis mon séjour un peu plus au sud, sur Panglao.
La zone est très touristique et pas du tout “hors des sentiers battus”, mais c’est le camp de base idéal pour aller plonger à Balicasag.
Je veux retourner voir cette île, où j’avais eu la chance de croiser un requin-baleine l’année précédente, et aussi découvrir quelques sites locaux, n’ayant pu rester que peu de temps lors de mon précédent passage en 2018.


J’avoue, pour cette deuxième partie du séjour, je ne me suis pas trop cassé la tête, question organisation des plongées. Je laisse mes amis Carol et Jérôme, qui tiennent le centre Équation, s’occuper de tout pour moi… Vive les vacances ! 👌 😎 🌴
J’ai de la chance : je vais pouvoir plonger deux journées à Balicasag, l’une en début et l’autre en fin de séjour. Lors de la première sortie, en compagnie de Carol, je redécouvre la splendeur du site : diversité de coraux durs, abondance de petite faune récifale, tortues en maraude…

Comme espéré, nous croisons l’énorme banc de carangues à gros yeux (Caranx sexfasciatus de leur petit nom scientifique) qui frétillent habituellement en eau peu profonde près du récif. Je veux tenter de faire les images que je n’ai pas faites l’an passé, car le requin-baleine surprise leur avait un peu volé la vedette…
Mais ce jour-là, sur le spot où nous croisons les carangues, la visibilité n’est pas top, du moins pas suffisante pour les photos que j’ai en tête. Il y a un peu trop de “brouillard” dans l’eau, impossible de prendre le recul nécessaire pour pouvoir photographier la masse de poissons dans son ensemble.
Carol, sympa, joue les modèles. J’engrange tout de même quelques images, impressionnée par la taille du banc, mais un peu frustrée par les conditions…

Heureusement, j’ai une deuxième chance. J’ai ma place réservée quelques jours plus tard, pour retourner plonger à Balicasag. Je croise les doigts pour que nous réussissions à retrouver, dans de bonnes conditions, la grosse boule de poissons…
J’ai préparé mon caisson photo avec soin la veille au soir. Bien chargé les batteries. Mis une carte mémoire vierge dans l’appareil. Les carangues ont intérêt à se montrer…
Les carangues de Balicasag : la vidéo
Cette fois-ci, je plonge avec Jérôme. Le capitaine de la banka (bateau philippin traditionnel à balanciers) qui nous emmène plonger a été bien rencardé par ses collègues : quelques minutes après la mise à l’eau, nous apercevons l’énorme masse des poissons. Quelle chance, la visibilité est excellente !
Comme d’habitude, le banc est à faible profondeur, dans les 12-14 mètres. Telles les nuées d’oiseaux dans le ciel, qui se forment et se déforment sans cesse, la nage collective des carangues est un spectacle fascinant. Chaque poisson semble obéir à un mystérieux signal qui coordonne le mouvement du groupe. Le mur d’écailles s’ouvre et se referme autour des humains palmés qui tentent de s’immiscer en douce parmi eux.
J’admire d’abord de loin et je patiente, le temps de laisser passer une autre palanquée de plongeurs. Et puis nous sommes tranquilles à nouveau. Magnifique ! 😲
Des carangues très photogéniques
J’alterne les modes vidéo et photo. Je ne me lasse pas de contempler cette nuée aquatique, c’en est presque hypnotique.
Jérôme évolue tranquillement parmi les poissons, sans geste brusque pour ne pas rompre l’unité du banc, les laissant peu à peu former une ronde vif-argent autour de lui.
Je vois bientôt venir l’instant magique, pour la photographe que je suis… Celui où la silhouette du plongeur, l’anneau des carangues et le soleil vont s’aligner parfaitement dans l’objectif.


Mais je suis trop près. Tout ne va pas entrer dans le cadre, malgré mon fisheye !
Vite, un petit rétropalmage. Vite, je recadre. Les poissons continuent de tournoyer lentement, sans s’éparpiller… Je déclenche, je recommence…
Que c’est beau, ce tourbillon de poissons !

De retour sur le bateau, tout sourire, je savoure cette magnifique plongée, à la fois paisible et envoûtante. Dans l’appareil, je ramène des images qui, j’espère, reflèteront l’émerveillement qui m’a saisie.
La beauté de cet autre monde, sous la surface, me procure tant d’émotions ! 😍
Réserve marine et quota de plongeurs
Balicasag et les eaux environnantes sont une réserve marine. Seulement, l’île est devenue au fil des années un site de plongée et d’excursion très populaire, en raison notamment de sa proximité avec la très touristique Alona Beach (cette plage m’avait fait déjà fuir en 2008). Et l’afflux exponentiel de visiteurs et de bateaux a fini par engendrer pas mal de problèmes pour l’environnement (mouillages non-respectés, destruction du corail, pollution, etc.), comme dans bien d’autres endroits où le tourisme de masse s’est développé.
Alors, comme à Boracay ou dans les lagons d’El Nido, un quota strict de visiteurs a été instauré à Balicasag (courant 2018, si je ne me trompe pas), pour y limiter la fréquentation quotidienne (la limite est de 140 plongeurs certifiés par jour), à l’instar de ce qui se pratique depuis des années à Sipadan en Malaisie.
BON À SAVOIR. Si l’on veut admirer les merveilles sous-marines de Balicasag, il faut donc ANTICIPER et penser à contacter au préalable les structures locales de plongée pour réserver sa place. Tous les centres de Panglao organisent des sorties à la journée à Balicasag, avec lunch à bord du bateau, en général pour deux à trois plongées (uniquement des plongeurs déjà certifiés, les formations sont désormais interdites dans la réserve marine). Le trajet en banka dure 30 à 45 minutes. L’île elle-même est minuscule (30 hectares environ) et ne compte que quelque 800 habitants. Il y a un seul hôtel, tenu par le gouvernement, mais sa gestion laisse apparemment beaucoup à désirer, je n’en ai eu que des échos défavorables.
Même si cela peut-être frustrant, cette mesure contraignante de quota va vraiment dans le bon sens. C’est généralement très efficace pour préserver un écosystème et lui permettre de se régénérer. De quoi espérer, en tout cas, que ce spectaculaire banc de carangues continuera encore longtemps de hanter le récif de Balicasag.

D’autres plongées aux Philippines
Ce voyage plongée de février-mars 2019 est déjà mon cinquième séjour aux Philippines. Comme je l’écris souvent à ceux qui me demandent des conseils d’itinéraire, impossible de découvrir les multiples facettes de cet immense archipel et ses innombrables sites de plongée en une seule fois… Il faut faire des choix. Pour vous inspirer, voici mes précédents périples :
- En février 2008 : découverte des Visayas (Leyte, Panglao-Bohol, Siquijor, Negros, via Cebu).
- En mars 2017 : Anilao et Romblon, deux paradis pour la macro.
- En février 2018 : l’île de Pangatalan, près de Palawan, pour découvrir le travail de restauration environnementale de la fondation Sulubaaï, à bord de la goélette océanographique Tara, dans le cadre d’un reportage pour mon journal, le quotidien Ouest-France, et pour le magazine Plongez !
- En mai 2018 : croisière à Tubbataha, suivie de quelques jours de plongée à Balicasag (Panglao-Bohol), deux réserves marines.
Philippines : Cabilao + Balicasag [Panglao-Bohol] - février-mars 2019