Sur Lion Air, on a un livret de prières à lire... Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007.

De l’efficacité des prières sur Lion Air

  Indonésie : Sulawesi - juillet 2007

Aujourd’hui je m’envole pour l’autre bout de Sulawesi avec Lion Air. Vol Manado-Makassar, départ 7h55, arrivée 8h30. L’avion est plein comme un œuf. Je suis la seule Occidentale.

Départ de Manado

Aéroport de Manado. Nord-Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007.

J’ai réservé mon vol Lion Air auprès de la très efficace agence Star Express de Manado, pour 769 000 Rp (environ 60€). C’est le tarif haut, paraît-il, vu que je suis en pleine période de vacances indonésiennes.

Je ne compte pas m’arrêter à Makassar, mais enquiller direct avec un bus pour Rantepao. Je sais qu’il y en a un à 10h, mais j’ai déjà fait une croix dessus, pensant plutôt prendre celui de 14h.

Je ne suis pas sûre que l’avion parte à l’heure, et à l’arrivée je risque de perdre pas mal de temps à récupérer les bagages, après quoi il faudra prendre un taxi pour le terminal des bus, qui n’est pas exactement à côté de l’aéroport.

Mais j’oublie qu’en Indonésie, le temps a parfois des vertus élastiques. On appelle ça “Jam Karet”

Rentrée de Tomohon hier, en fin de matinée, je n’ai pas voulu retourner au Minahasa. J’ai opté à la place pour un autre hébergement de gamme moyenne, l’Hotel Central de Manado. Pas grand-chose à en dire, sinon qu’il est lui aussi stratégiquement situé sur Jalan Sam Ratulangi, mais beaucoup plus proche de ce que je considère comme le “centre”: à savoir les galeries marchandes du Mega Mall (avec le super Internet Center high-speed au dernier étage) et les petits restos sympas face à la mer juste derrière.

Le “Mega Mall” de Manado. Tout autour, des galeries marchandes et panneaux de pub pour des marques bien connues... Nord-Sulawesi, Indonésie, juillet 2007.

Pour 180 000 Rp + 10% on a une chambre “deluxe”, c’est-à-dire de l’eau chaude, des draps propres, la télé et l’air conditionné. J’hérite d’une chambre aveugle, la seule dispo quand je me suis pointée.

Bref, un hôtel sans charme, purement fonctionnel, mais qui fait bien mon affaire pour la nuit. Taxi pour l’aéroport à 70 000 Rp. Manado n’est décidément pas bon marché pour les touristes en vadrouille.

À l’aéroport, il faut encore régler les 30 000 Rp de taxe domestique après l’enregistrement. Un malotru a tenté de me griller dans la queue devant la balance à bagages en posant son sac sur le plateau, mais je l’ai poliment mais fermement remis à sa place. Non mais !

Décollage avec Lion Air

Sur le tarmac, dominé par le profil pentu du mont Lokon, je jauge du regard l’avion de Lion Air que je vais prendre. Ça a l’air correct.

Aéroport de Manado. Nord-Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007.

J’ai appris par Christiane de Froggies que les compagnies indonésiennes viennent d’être mises sur une “liste noire” en Europe. Mais franchement, ça ne me fait pas plus peur que ça.

Bon, une fois à l’intérieur, je remarque quand même que la bande lumineuse au sol, censée indiquer les issues de secours, est fendue et réparée avec du scotch. Je préfère ne pas imaginer que le reste de l’appareil est peut-être rafistolé à l’identique…

Sur Lion Air, on a un livret de prières à lire... Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007.
Sur Lion Air, on a un livret de prières à lire… (Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007)

Je suis franchement amusée par la découverte que je fais dans la pochette de mon siège: un document baptisé Invocation Card, bien plus fascinant que le fascicule des consignes de sécurité.

Ce dépliant contient des prières, en indonésien et anglais, pour toutes les confessions ou presque, afin que le voyage se déroule bien.

Les prières, pour les musulmans, protestants, catholiques, hindous et bouddhistes, disent en substance ceci : “Ô mon Dieu, faites que cet avion arrive sans encombre, que les éléments nous soient favorables, et que l’équipage nous conduise sains et saufs à destination, Amen.”

J’ai lu toutes les prières, d’un bout à l’autre, et ça a marché.

On est arrivé à bon port à Makassar. Avec pas mal de retard, quand même, vu que l’avion n’est pas parti à l’heure. Jam karet… Le temps élastique.

Mise à jour. Sur le même thème, j’ai écrit cet autre article, six ans plus tard (car j’ai continué à emprunter souvent Lion Air, au fil de mes périples en Indonésie) :
→ Faites vos prières sur Lion Air (bis)

Makassar

Je perds encore un peu de temps à l’aéroport, à bavasser avec de gentils rabatteurs qui ont vite repéré que je voulais aller à Rantepao. L’un veut m’envoyer chez son pote hôtelier, l’autre chez son boss tour-opérateur.

Mais je fais la fille qui a déjà sa résa d’hôtel et sait parfaitement où aller pour visiter le pays Toraja. Alors, comme je suis française, il me font l’étalage de leurs “Bonjour, comment ça va?” et me parlent de Zidane.

Mais voilà que mue par une intuition soudaine, je décide de ne pas traîner davantage et de filer à mon terminal de bus. Les rabatteurs consultent leur montre, dubitatifs. Me font gentiment remarquer que j’ai largement le temps, pour le bus de 14h.

C’est qu’ils continueraient bien à me faire la causette, les gars… Mais ils restent sympas et courtois, me conduisent tous ensemble au comptoir des taxis “prepaid” et portent même mes sacs… Pfff ! Trop facile.

Le terminal des bus pour le nord se trouve en “zone 1”, tarif 64 000 Rp. Le trajet n’est pas si long que ça. Sur place, je ne me laisse pas impressionner par la horde de rabatteurs-arnaqueurs-harceleurs du parking, qui fondent sur les voyageurs débarqués des mikrolets et taxis, et je marche droit vers le guichet du quai, auquel ils n’ont pas accès (il faut payer 500 Rp).

Là, je découvre un beau-grand bus de la compagnie Litah. On fourre aussitôt mes sacs dans la soute. Je ne suis pas plus tôt vautrée dans une énorme fauteuil inclinable, à goûter la fraîcheur de l’air conditionné, que le bus s’ébranle.

Cap sur Rantepao !

Je n’en reviens pas de ma chance. Il est 10 h 35. Et je viens bel et bien de choper le fameux bus de 10 h, c’est marqué sur mon ticket. Hé hé ! Je m’autocongratule, pas peu fière de moi.

Ça veut dire que je vais arriver à Rantepao en fin de journée, vers 18h30-19h. Et donc, et surtout, pouvoir admirer les paysages montagneux, réputés splendides, aux portes du pays Toraja, car on y sera avant la tombée de la nuit! Chose impossible avec le bus de 14h…

Spectaculaire paysage montagneux, à l'entrée du pays Toraja. Sulawesi, Indonésie. Juillet 2007.

Je m’abandonne béatement à ces réjouissantes réflexions, songeant que j’ai sûrement bien fait, quand j’étais suspendue entre ciel et terre, d’adresser toutes ces prières à plusieurs dieux à la fois…

  Indonésie : Sulawesi - juillet 2007

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  1. Ah, Lion Air…

    J’ai du faire 7 ou 8 tronçons avec cette compagnie à l’intérieur de l’archipel indonésien. Même si j’avais aussi reçu l’info juste avant de partir qu’elle était mise sur liste noire en Europe, les avions que j’ai empruntés n’étaient ni pire ni meilleurs que certains autres dans d’autres pays. Mais je compte aussi sur ma “bonne étoile” qui jusqu’à présent ne m’a pas trop desservie en matière de transports aériens ou maritimes. 56 vols en un an entre septembre 2006 et octobre 2007, sauf des bagages égarés et un bagage perdu/volé (?), tout s’est très bien passé.

    🙂

  2. 56 vols en un an ! Et sans anicroche. Je vais en parler à une de mes amies, phobique des avions, histoire de la rassurer…

    😉

    Chaque fois que je pars, elle me souhaite, mi-ironique, mi-inquiète, bon voyage sur “Air Catapulte”. Pour elle, nous ne sommes que de petites fourmis volantes enfermés dans une carlingue de ferraille inévitablement soumise aux aléas des erreurs humaines.

    Mais le vol le plus impressionnant que j’ai fait à Sulawesi, c’était le tronçon Luwuk-Manado en fin de parcours, sous une pluie battante, dans ce petit coucou à deux hélices de la Merpati… Là, je dois dire que je n’étais pas aussi sereine que d’habitude.

    Quant à cette histoire de “liste noire” envers les compagnies indonésiennes, j’avoue que je m’en suis presque réjouie sur le moment: pas mal d’annulations de la part de touristes occidentaux, si bien qu’il était plus facile d’obtenir une place sur un vol intérieur, même en s’y prenant à la dernière minute…

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