Philippines : Sogod Bay [Leyte] + Moalboal [Cebu] + Pangatalan [Palawan] - mars 2020
En manque d’eau salée, je replonge ces jours-ci avec nostalgie dans mes dernières images sous-marines ramenées des Philippines… C’était début 2020. Avant le Covid et la fermeture des frontières.
Oui, j’ai vraiment eu de la chance : j’ai pu m’envoler pour les Philippines fin février 2020, et en revenir sans encombre, quinze jours plus tard. Pile à la veille du premier confinement en France et de celui de Manille.
J’ai passé là-bas deux semaines à plonger et explorer des sites sous-marins de plusieurs îles de l’archipel : le sud de Leyte (Sogod Bay), le sud-ouest de Cebu (Moalboal), et le nord-est de Palawan (Pangatalan).
Depuis, le coronavirus a tout paralysé, et le temps a filé. J’ai publié en septembre 2020 un article sur le projet Sea Academy de la Fondation Sulubaaï à Pangatalan dans l’édition du soir d’Ouest-France. Mais je n’avais encore rien raconté ici, sur mon blog personnel, de ce voyage qui me semble tellement irréel aujourd’hui…
Mieux vaut tard que jamais. Un an après, je me décide donc enfin à attaquer une série de posts sur ce blog… Il était temps !
😅
Revoir Sogod Bay, douze ans après
Première étape de ce séjour de mars 2020 : la baie de Sogod, donc, dans le sud de l’île de Leyte.
Ceux qui me suivent depuis longtemps sur ce blog s’en souviennent peut-être : il s’agit de la fameuse “baie des requins-baleines” que j’avais découverte douze ans plus tôt, en 2008 (sans croiser un seul requin-baleine).
Voir et revoir… J’avoue, je n’ai pas été déçue. J’ai même trouvé Sogod Bay plus belle que dans mon souvenir. La région est restée authentique. Les plongées superbes. C’est le genre d’endroit qui fait vraiment du bien au moral.
😍





Pour occuper mes journées à Sogod Bay, j’ai prévu quelques activités :
- Plonger, bien sûr, mais peut-être aussi réussir à observer un requin-baleine, cette fois-ci ! (Je gâche totalement le suspense avec la photo ci-dessus… 😉 )
- Rencontrer de jeunes moniteurs et monitrices de plongée philippins formés sur place par l’association française Plongeurs du Monde.
- Découvrir des initiatives environnementales menées dans la baie, qui est dotée de plusieurs petites aires marines protégées (AMP) : notamment la chasse à l’acanthaster, cette redoutable étoile de mer bouffeuse de corail, avec l’équipe du Sogod Bay Scuba Resort ; et une pouponnière de coraux, avec l’association locale Green Inc.
- Revoir ma pote Carol, qui organise des voyages plongée éco-responsables avec son agence Équilibre, et qui a prévu de se rendre là-bas au même moment pour accompagner un jeune couple de plongeurs français.
Je détaillerai tout ça en plusieurs articles dans les semaines à venir… 😉
Si vous êtes sur Instagram, vous pouvez aussi aller voir la story sur Leyte que j’avais postée en “direct live” à l’époque…
Février 2020, pas encore de restrictions pour les voyageurs
À mon arrivée à l’aéroport de Manille le 29 février 2020, il y a des panneaux d’information sur le coronavirus pour les voyageurs, mais pas de mesures particulières, hormis une fiche de renseignements à remplir et un contrôle de température.
Beaucoup de gens portent le masque, ce qui ne me surprend pas et ne m’inquiète pas. C’est une habitude déjà bien ancrée en Asie, notamment depuis les précédentes épidémies de SRAS. Mais quand je débarque, le masque n’est pas encore obligatoire, et il n’y a pas non plus de restrictions sanitaires de déplacement dans l’archipel philippin.
J’attaque donc les vacances avec une certaine insouciance… J’étais loin de me douter, alors, que l’épidémie de Covid-19 prendrait une telle ampleur et durerait si longtemps.

À l'aéroport de Manille, des affiches signalent les symptômes communs aux différents syndromes respiratoires aigus sévères (Sras) : fièvre, toux, difficultés à respirer... (Philippines, février 2020)
Dans le terminal domestique NAIA3, une affiche sur le coronavirus est placardée au mur. Une passagère âgée porte le masque, mais pas cet employé de l'aéroport. (Philippines, février 2020)
Des agents de l'aéroport de Manille, armés d'un thermomètre frontal, vérifient la température des passagers. (Philippines, février 2020)
La fiche sanitaire de renseignements à remplir pour pouvoir embarquer sur un vol domestique au départ de Manille. (Philippines, février 2020)
Retour au Sogod Bay Scuba Resort
Le vol domestique Manille-Tacloban qui me transporte jusqu’à l’île de Leyte n’est pas bien long (1 heure 20), mais il reste plusieurs heures de route ensuite pour rejoindre Lungsodaan, village de la municipalité de Padre Burgos, tout au sud de l’île. Il y a douze ans, j’étais venue par la mer, en ferry de nuit, depuis Cebu. Et à la fin de ce nouveau séjour, c’est également en ferry que j’ai prévu de repartir, pour retourner sur l’île de Cebu.
À Padre Burgos, je redécouvre avec plaisir le Sogod Bay Scuba Resort (SBSR), où j’étais déjà allée en 2008. Ce petit centre de plongée avec resto attenant et chambres donnant sur une plage de coraux morts, est resté simple et accueillant. Je célèbre mon retour avec un jus de mangue bien mérité, face à la baie.
C’est un couple australo-philippin, Phil et Darlene McGuire, qui fait tourner la boutique, avec une jeune équipe philippine très sympa. (L’Anglais Ron Sparkes, cofondateur du resort avec Phil, et avec qui j’avais plongé en 2008, est décédé en 2014.)
Je vous mets ci-dessous des photos récentes du SBSR, postées sur Facebook par Darlene. À l’heure où j’écris ces lignes (février 2021), le resort peut à nouveau accueillir des plongeurs, après de longs mois de fermeture, les restrictions anti-Covid commençant à s’assouplir aux Philippines (mais les frontières sont pour l’instant toujours fermées aux touristes étrangers).
Au SBSR, l’ambiance est familiale, détendue et sans chichis. Les sorties de plongée se font en petit comité sur une grande bankga (bateau traditionnel philippin à balanciers) confortable. Et surtout, à Leyte, on est loin des hordes touristiques qui sévissent ailleurs, sur d’autres îles de l’archipel beaucoup plus courues…
Bref, on est bien. 😎 🌴 👌 🐠
Il y a pas mal de vent en cette saison dans le sud de Leyte, mais cela ne nous empêche ni de naviguer pour traverser la baie ni de plonger. Les sites les plus préservés et les plus beaux sont les récifs du sanctuaire marin de Napantao (île de Panaon) situé à l’est de l’autre côté de la baie, pile en face de Padre Burgos, et ceux de l’île de Limasawa située au sud à l’entrée de la baie.
Longue d’environ 10 kilomètres, Limasawa est aussi un lieu important sur le plan historique et religieux. C’est là que le navigateur portugais Fernand de Magellan aurait noué les premiers contacts durables avec la population autochtone, le 28 mars 1521, juste avant Pâques, et qu’aurait été célébrée la première messe catholique romaine aux Philippines. L’événement, dont ce sera le 500e anniversaire le 31 mars 2021, marque le début de la christianisation de l’archipel.





S’émerveiller dans les eaux des Philippines
Chaque jour, le soir venu, je prépare avec soin mon caisson photo pour les plongées du lendemain.
Il y a douze ans, je n’étais pas équipée comme aujourd’hui. Mon petit appareil compact de l’époque ne permettait pas vraiment de faire des images d’ambiance sous l’eau. Je m’étais donc surtout concentrée sur le “petit” lors de mon séjour à Sogod Bay. Cette fois-ci, c’est différent. Chaque soir, je choisis de me mettre en configuration “grand angle”. Je veux capturer l’ambiance si particulière des récifs coralliens.
Les photographier est devenu ma grande passion… Plus je plonge, plus ils me fascinent et m’émerveillent. Et je suis bien consciente de leur fragilité. Les dégâts causés dans le monde par la surpêche, la pollution et le réchauffement climatique (les coraux blanchissent et meurent quand l’eau est trop chaude) ont pris une ampleur sans précédent ces dernières années.
Entre les océans Indien et Pacifique, le “Triangle de Corail” dont les Philippines font partie a déjà bien morflé. Malgré tout, c’est toujours l’endroit de la planète qui concentre la plus grande diversité d’espèces de coraux. Il y a encore de la vie, à profusion sur certains sites, et de l’espoir : l’océan est capable de résilience, pour peu qu’on laisse les écosystèmes se régénérer.
Voir aussi → Plonger et protéger l’océan
J’ai passé six jours à Sogod Bay, dont cinq à faire des photos sous-marines. Je vous laisse donc sur ces souvenirs de plongée en images, et je reviens raconter la suite très bientôt…

Balade le long du superbe récif de Limasawa (Zack's Cove) dans la baie de Sogod. (Leyte, Philippines, mars 2020)
Un gros antennaire gris, surnommé poisson-grenouille ou frog fish en anglais, guette ses proies, juché sur une éponge tubulaire. (Sogod Bay, Leyte, Philippines, mars 2020)
À gauche, le récif de Limasawa. À droite, un gros antennaire gris juché sur une éponge tubulaire. (Sogod Bay, Leyte, Philippines, mars 2020)







👌
Voir aussi ➜ Voyage plongée : toutes mes aventures depuis 2006
Vous pouvez me laisser un commentaire un peu plus bas, et si vous en voulez encore, l’ensemble des articles sur ce voyage aux Philippines est accessible en cliquant sur le lien ci-dessous :
Philippines : Sogod Bay [Leyte] + Moalboal [Cebu] + Pangatalan [Palawan] - mars 2020