Pantar Island. Alor, Indonésie. Juillet 2012.

Besoin d’îles

  Entre deux voyages

Si, comme moi, vous aimez les îles, d’ici ou d’ailleurs, plongez dans ce bouquin: Besoin d’îles, par le géographe Louis Brigand. L’homme est un scientifique, mais c’est en passionné, en amoureux, qu’il parle des îles qu’il a visitées dans le cadre de ses recherches.

À commencer par les îles bretonnes, et celle de Beniguet en particulier, dans l’archipel de Molène. Je vous invite d’ailleurs à lire ce reportage que lui a consacré mon confrère Marc Pennec, dans Ouest-France. De quoi faire le plein de fraîcheur marine revigorante!

Besoin d'îles, par Louis Brigand, éditions Stock.Besoin d’îles
Éditions Stock
252 pages, 18 €

Louis Brigand est professeur à l’Institut européen de la mer, à Brest, au sein de l’Université de Bretagne occidentale (UBO). C’est l’un des grands spécialistes des problématiques insulaires. Son métier d’enseignant-chercheur le conduit à voyager d’un bout à l’autre de la planète, d’île en île… Encore un “job de rêve” pour globe-trotters?
😉

Point d’îles asiatiques dans les souvenirs évoqués dans son livre. Mais il a des mots très justes pour dire cet attrait irrésistible que les îles exercent sur notre imaginaire (rappelez-vous L’Île au trésor de Stevenson!), pour parler de la beauté de l’insularité, du bonheur qui consiste à laisser filer les jours en regardant la mer… Petit extrait:

Finalement, je préfère passer régulièrement d’une île à l’autre, et être ainsi itinérant et nomade, plutôt que fixe et sédentaire. Du coup, j’ai l’impression d’avoir élu dans un archipel immense, de voyager en permanence d’une maison à l’autre, et de partager ma vie entre des espaces qui s’assemblent, formant un tout dans lequel je puise une énergie et un certain ressourcement. (p.67)

Je ne ressens pas autre chose, à l’idée de repartir, très bientôt, pour des archipels lointains. Les îles Perhentian, puis Bornéo, Sipadan et Mabul, Derawan et Sangalaki…

J’y vais dans un contexte touristique, pour des vacances, et je ne serai pas dans une situation d’isolement complet, loin s’en faut. Mais j’aime être entourée d’eau, n’avoir d’autre frontière autour de moi que la mer. Contempler l’horizon m’aère la tête. Beaucoup de gens se sentent enfermés, un peu prisonniers, sur une île. Moi c’est le contraire: séjourner sur une île me libère, m’apaise. Je laisse encore la parole à Louis Brigand:

Le bonheur, c’est peut-être tout simplement ça ! Une île.
Je pense que l’isolement, c’est un truc qui se passe dans la tête. Il y a des millions de mecs qui vivent dans un isolement dramatique, dans leur appartement ou en ville, devant leur télé ou leurs jeux électroniques! Je suis peut-être isolé géographiquement, mais pas du tout mentalement. Bien au contraire, l’île aux frontières fermées est un miroir qui réfléchit en profondeur et amplifie les choses de la vie. (p.14)

Ah, là là ! Ce livre tombe à pic. J’ai grand besoin d’îles.

🙂

  Entre deux voyages

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