Indonésie : Alor + Raja Ampat - juillet 2012
Durant mon séjour dans l’archipel d’Alor, en Indonésie, mon lieu de balade, entre deux plongées, est la magnifique plage de l’île de Pantar.
La plage
À droite, devant le resort de plongée Alor Divers, il y a ce rocher singulier, tout en roche volcanique dentelée par l’érosion et très coupante, surmonté d’une touffe de végétation.
C’était autrefois un îlot à part entière. Le sable, poussé par les marées et le vent, gagne ici peu à peu du terrain sur la mer.
Derrière, s’étirent bouts de mangrove et de plage, en direction du village musulman.
À gauche, en direction du village chrétien, on rencontre des troncs d’arbres desséchés comme des os, blanchis par le soleil et le sel, aux formes tourmentés.
Puis la plage se transforme peu à peu en carte postale : sable blanc et cocotiers sur mer azur.
Les gens
La plage n’est pas bondée, c’est sûr. Mais tout au long de la journée, s’y opère un va-et-vient régulier entre les villages et le resort. Au gré des marées, on peut aussi voir les familles venir pêcher crustacés et coquillages dans l’eau peu profonde.
Comme partout en Asie, ce sont surtout les femmes qu’on voit marcher, lestées d’impressionnantes charges.
Ici comme dans le reste de l’Indonésie, ce n’est pas compliqué de prendre les gens en photo.
La plupart des personnes à qui vous demandez gentiment acceptent volontiers de prendre la pose. Beaucoup vous réclament même une photo quand ils voient votre appareil.
Mais ce qui est amusant, ici, à Alor – et je ne l’avais jusqu’alors pas observé ailleurs – c’est que chacun prend un air grave, presque dur, au moment du déclenchement. Pourtant, l’instant d’avant, tout le monde riait gaiement ou souriait timidement !
Visiblement, dans le coin, la photo, c’est une affaire sérieuse, un peu comme dans nos clichés d’antan, au début du XXe siècle, quand il ne fallait surtout pas rigoler sur les portraits de famille…
Je l’ai d’ailleurs croisée plusieurs fois, sur la plage, transportant son chargement de fruits ou de légumes. Lors de notre deuxième rencontre, elle me reconnaît et vient me demander de la prendre en photo, avec l’autre porteuse.
On en fait même plusieurs, et leurs visages se fendent d’un grand sourire quand elles voient le résultat sur l’écran numérique. Elles sont visiblement très contentes.
Je les complimente, leur dis en indonésien qu’elles sont très jolies, je les remercie, elles me remercient, puis replacent leurs charges sur leur tête et s’éloignent…
On n’est ni à Bali ni à Sulawesi, les gens sont moins expansifs, ici. Sur la plage comme sur la petite route à l’arrière, les quelques personnes que je croise me saluent toutes aimablement, mais sans ostentation. À l’exception d’un gars, manifestement le “gigolo” du village, qui me fait tout un baratin dans son maigre anglais pour une longue séance de photos : lui tout seul sur sa moto, lui en gros plan sans la moto, lui avec moi devant la moto…
😂
Quant aux ados, ils prennent inévitablement cette pose qu’ils doivent trouver trop cool, mains levées et doigts pointés dans diverses direction. Eux aussi prennent un air incroyablement sérieux, alors qu’ils se marraient la minute d’avant…
Bref, on ne s’ennuie pas sur cette plage… On se croit seule au monde, face à la mer, mais non. Il y a toujours quelqu’un qui finit par surgir, sans crier gare, comme sorti de nulle part. La combinaison “touriste + appareil-photo” doit faire son petit effet…
Et si on retournait plonger ?
Même les jours où il fait gris, la plage de Pantar est belle. Plus mélancolique, certes.
Notre petit groupe de plongeurs enchaîne les sorties. Deux à trois plongées par jour, par tous les temps. Souvent, on quitte la plage de Pantar à bord d’une petite pirogue traditionnelle à balancier, pour rejoindre le bateau ancré plus loin.
J’avoue, je me suis plus lâchée sous l’eau que sur la plage, pour les photos. Après la série “macro” du précédent post, je vous prépare donc une séquence “ambiance” dans le prochain… Il est temps de repasser sous la surface !
👌