Bornéo [Malaisie et Indonésie] - juillet 2009
Les enfants de Derawan sont des gamins espiègles. Ils adorent prendre la pose pour ensuite se mirer dans l’écran des appareils numériques. « Photo, photo ! »
Des petites bouilles souvent hilares, rarement intimidées, bien difficiles à saisir au naturel…
Qu’importe, c’est un jeu.
Les mômes n’ont peur de rien et surtout pas des touristes étrangers qui déambulent dans le village, appareil-photo en bandoulière. “Hello! What’s your name?” Les fillettes les plus hardies viennent amorcer un bout de conversation, apprise dans le manuel d’anglais.
On ne leur a pas appris à se méfier. On ne leur a pas dit qu’il ne fallait pas parler aux inconnus. “Photo ! Photo !”
De toute manière, il n’y a pas vraiment d’inconnus, sur cette île indonésienne minuscule. Les visages pâles fraîchement débarqués de Bornéo en speed-boat sont tout de suite logés, repérés, questionnés. Par les grands et les petits.
“Where do you come from?
– Saya orang perancis…”
Nous, les touristes, répétons aussi les mots appris dans nos manuels de conversation de voyage. Les bouilles des mômes s’illuminent. Ils se bousculent pour être au premier plan sur la photo.
Le numérique est une merveilleuse et redoutable invention. Parfois, les parents, quand ils sont à proximité, poussent même les petits devant l’appareil. Pas peu fiers de leur progéniture.
Une autre photo? Bon.
Encore? Encore!… “Lagi! Lagi!” réclament en chœur les gamins.
J’ai passé une dizaine de jours à Derawan, en juillet 2009. Au fil du séjour, j’ai appris à laisser l’appareil-photo planqué au fond du sac.
Les gosses sont toujours aussi craquants et espiègles. Mais plus encore quand ils jouent entre eux ou se moquent de moi sans plus se soucier de prendre la pose pour la fameuse photo.
🙄
