Quand je cause plongée à des non-plongeurs, deux questions, toujours les mêmes, surgissent. Les filles: “Tu n’as pas peur des requins ?” Les garçons: “Tu vas profond ?” Syndrome Dents de la mer chez ces dames, fantasme Abyss chez les messieurs !
Deux films, deux fantasmes, deux peurs de l’inconnu ?
Je ne suis pas psy. Mais j’ai ma théorie sexiste à deux balles, sur la perception de la plongée par les hommes et les femmes.
Avertissement : attention, hein ! Rien de sérieux dans tout ça, tout ce qui suit est à prendre avec ironie et au n-ième degré !!! 😉

Les filles me demandent donc toujours : “Tu n’as pas peur des requins ?” Côté féminin, on dirait bien que c’est la crainte de la grosse bête pleine de dents qui domine. Variante subaquatique de la peur du grand méchant loup ?
Les garçons, eux, me demandent toujours : “Tu vas profond ?” Côté masculin, ça ressemble donc plus à une angoisse de performance. Variante du concours de celui qui fait pipi le plus loin ?
😂
Bref, la plongée sous-marine inspire craintes et fantasmes, que symbolisent bien ces deux films : Les Dents de la mer (Jaws) de Steven Spielberg pour la peur des requins et Abyss de James Cameron pour l’ivresse des profondeurs.
Dédramatisons et démythifions…
Bien des gens ignorent que les attaques de poissons-clowns (sans conséquence) et de balistes (parfois douloureuses) sont plus fréquentes que celles des requins. Et qu’on n’a même pas besoin de ressentir l’ivresse des profondeurs pour croiser d’inoffensifs requins gris, pointe blanche ou pointe noire, requins-baleines, requins-tapis ou requins-zèbres…
→ Voir tous mes articles avec des requins dedans (avec ou sans dents)





Bon, ces questions, de la part de non-plongeurs, je peux encore comprendre… Ils ne connaissent pas le monde subaquatique.
Mais là où ça devient comique, c’est que ces différences entre réactions masculine et féminine s’observent également parmi les plongeurs et plongeuses embarqués sur un même bateau…
Auraient-ils trop regardé Le Grand Bleu ?
Certains messieurs, quand ils remontent à bord, après une plongée, ont absolument besoin de savoir à quelle profondeur les autres sont descendus. Ordis de plongée au poignet, ils y vont de leurs comparaisons viriles, mesurant les mètres comme ils devaient mesurer les centimètres dans la cour de récré.
Ri-di-cu-les ! 😆
Certains ont trop regardé Le Grand Bleu de Luc Besson, aussi, sans doute…
Le petit jeu des comparaisons devient très drôle, quand on passe au “concours” de ceux et celles qui consomment le moins d’air. Là, les filles sont souvent les grandes gagnantes !
On n’y peut rien, c’est comme ça, question de gabarit, de morphologie. Les femmes sont globalement plus économes en air que les hommes. De vraies championnes. Tout le monde part avec environ 200 bars dans sa bouteille.
Mais quand monsieur remonte avec 50 bars ou moins, madame a bien souvent encore 80 voire 100 bars en stock ! 👌
Le macho ne reste pas longtemps sous l’eau
Du coup, je ris d’avance quand je vois débarquer certains couples sur un bateau… De ceux qui n’ont pas encore beaucoup d’expérience en plongée, avec un gars qui se la joue macho et je-sais-tout devant sa compagne et le reste de la palanquée.
😉
Elle, elle écoutera avec attention le briefing et suivra les conseils du ou de la guide. Osera poser des questions et veillera à ne rien toucher sous l’eau (et puis elle a vu Les Dents de la mer, hein, elle sait bien que les bêtes qui peuplent les fonds sous-marins sont pleines de dents et de trucs pointus venimeux).
En général, elle fera une longue, agréable plongée. Elle verra plein de trucs sympas, car elle gardera constamment un œil sur le guide qui est là pour les lui montrer (sous réserve que le guide fasse bien son boulot, mais c’est un autre débat). Elle remontera enchantée. Avec un peu de chance, elle aura même vu un requin. Et n’en aura plus peur.
👌

Son compagnon, lui, n’a souvent besoin des conseils de personne. Tout au plus daignera-t-il poser des questions sur la profondeur. Expliquant que lui, il peut bien aller au-delà des 25 ou 30 mètres maxi annoncés au briefing. C’est comme ça : certains mâles ne voient pas l’intérêt de faire de la plongée dite “récréative” ou “loisir”, sans décompression. Et ont encore plus de mal à comprendre que dans certains coins exotiques, où l’eau est chaude et poissonneuse, on n’a pas toujours les secours ni un caisson de décompression à proximité…
Résultat, ce genre de gars videra sa bouteille d’air à toute vitesse, à vouloir trop descendre, trop palmer. On le repère vite, sous l’eau : c’est celui qui agite les bras et les jambes comme un fou, remuant le fond, faisant fuir les poissons…
En plus, c’est aussi le genre à se vexer s’il doit remonter sur le bateau avant les autres, avec l’un des guides, simplement parce qu’il a tété tout son air.
Tu vas profond ? Tu n’as pas peur des requins ?
Oui, tout cela est très caricatural, j’en conviens… Mais comme le sont certains comportements (que ce soit en plongée, au volant d’une voiture, ou dans la vie de tous les jours).
Heureusement, j’ai aussi rencontré des tas de couples qui plongeaient en bonne intelligence, formant d’admirables binômes sous l’eau !

N’empêche. Chaque fois que je me lance dans une conversation sur mes plongées avec quelqu’un qui n’y connaît rien, je sais d’avance la question qui va m’être posée, selon que mon interlocuteur est un homme ou une femme : “Et tu vas profond ?” ou bien : “Tu n’as pas peur des requins ?”
Bref, impossible d’échapper aux clichés qui hantent les imaginaires féminins et masculins dès qu’il est question de plongée. C’est Les Dents de la mer ou Abyss !
😜 😂