Égypte : Mer Rouge - novembre 2017
Envie de grand bleu ? Hop, à l’eau ! Je vous emmène en Mer Rouge faire de la plongée, de l’apnée et de la photo sous-marine…
Oops, I did it again
Il y a un an, j’avais cumulé quelques expériences pas banales en l’espace d’une semaine : j’avais non seulement rencontré une sirène, mais également photographié des requins et aussi exploré des épaves… C’était en octobre 2016, dans les eaux égyptiennes de la mer Rouge, grâce à une croisière-plongée spéciale “trois-en-un”. Le concept : embarquer tout à la fois des plongeurs bouteille, des apnéistes et des photographes subaquatiques.
Voir aussi → Croisière-plongée en mer Rouge à bord de l’Exocet [octobre 2016]
Ça m’a tellement plu que j’ai recommencé cette année… 😊 Oops, I did it again, comme disait Britney Spears.


En ce mois de novembre 2017, j’ai donc décollé pour l’Égypte et embarqué pour une nouvelle croisière “plongée-apnée-photo” en Mer Rouge.
Elle était organisée par les mêmes que l’an passé : le photographe sous-marin gréco-suisse Phil Simha, le champion d’apnée français Rémy Dubern et l’équipe franco-égyptienne de l’Exocet. Cette fois-ci l’itinéraire n’était pas vers le nord (Ras Mohammed, Brothers), mais vers le sud (Saint-John’s Reefs)…
Au programme : une semaine de grand bleu et de grand soleil (ô joie, juste avant d’entrer vraiment dans l’hiver gris breton 😎). Une eau à 27-28°C, à la transparence vertigineuse. Et puis, surtout, le bonheur et l’émerveillement sous la surface. De tous les spectacles offerts par la nature, les récifs coralliens sont vraiment ceux qui me fascinent le plus…





Plongée, apnée, photo en Mer Rouge
Ceux qui ne plongent pas ne se rendent pas compte, mais réunir des plongeurs bouteille, des apnéistes et des photographes sous-marins sur un même bateau, ça n’est pas forcément évident… Avec ou sans bulles, une fois lâchés dans l’eau, ces trois “populations” d’humains palmés n’ont pas exactement les mêmes mœurs.
Les mordus d’exploration maudissent parfois la lenteur des chasseurs d’images qui ont horreur de palmer vite. Les photographes, eux, râlent après ceux qui surgissent malencontreusement dans le cadre ou qui font peur aux poissons. Quant aux apnéistes, adeptes de la simplicité aquatique, ils contemplent d’un œil souvent narquois l’encombrant attirail des “bulleux”… 😁
Voir aussi → Photo et plongée : mon matériel
Ce choc des cultures subaquatiques donne parfois lieu à des scènes amusantes. Je vous laisse admirer ci-dessous l’aisance de Rémy (oui, comme je le signalais plus haut, ce garçon est tout de même champion d’apnée), quand il s’agit de descendre taquiner, en mode selfie, à la GoPro, ceux qui transportent leur réserve d’air sur le dos au lieu de se contenter de leurs poumons :
😂
Rémy a créé son école d’apnée Blue Addiction dans le Var, avec sa femme Audrey. Ils organisent aussi des stages en Indonésie et en Corse. C’est avec lui que je m’étais initiée à l’apnée en 2014. Je n’ai pas énormément pratiqué depuis, j’avoue, seulement quand l’occasion s’est présentée, comme à Komodo, en juillet 2016.
Lors de cette croisière en Égypte de novembre 2017, je ne consacrerai finalement qu’une matinée à l’apnée et tous les autres jours de la semaine à la photo sous l’eau ! Eh oui, chaque fois, j’hésite un peu, et puis chaque fois je choisis de m’immerger en bouteille… La faute à Jen et Julien, nos deux guides, qui chaque matin nous font un briefing alléchant du premier site la journée.
Du coup, l’envie de photographier est la plus forte : au lieu d’enchaîner de courtes immersions sur une seule inspiration, je préfère pouvoir passer une heure sous la surface, afin de tranquillement explorer le récif et faire des images ! Mon binôme François, lui, moins accro à la photo, alterne régulièrement les deux : apnée le matin, plongée l’après-midi.



Une tortue est montée à la rencontre des apnéistes, pour respirer en surface. (Mer Rouge, Égypte, novembre 2017)
Audrey descend en apnée me faire un petit coucou. (Mer Rouge, Égypte, novembre 2017)
À gauche : une tortue est remontée à la rencontre des apnéistes, pour respirer en surface. À droite : Audrey descend en apnée me faire un petit coucou… (Mer Rouge, Égypte, novembre 2017)
Car il y a quand même un truc à savoir, sur ce type de croisière mixte où l’on peut enchaîner jusqu’à trois voire quatre plongées par jour : si l’on choisit de commencer la journée par une plongée bouteille, ce ne sera pas possible de faire de l’apnée après. Eh oui ! Si l’on peut faire sans problème de l’apnée AVANT une plongée bouteille, l’inverse n’est pas vrai.
Pour pouvoir pratiquer les deux dans la même journée, il faut donc opter pour l’apnée d’abord. Question de sécurité.
Pourquoi il ne faut pas faire d’apnée après une plongée-bouteille. Je résume en simplifiant : en plongée, sous l’eau, on respire de l’air comprimé (l’air, c’est environ 79% d’azote et 21% d’oxygène). Mais plus la pression de l’eau augmente, plus l’azote respiré se dissout dans le corps et s’y accumule (c’est la saturation). On apprend, lors des formations à la plongée sous-marine, que si la pression diminue brusquement (remontée trop rapide), l’azote dissous redevient gazeux et risque alors de former de dangereuses bulles dans les tissus de l’organisme… 😱 On apprend aussi qu’il ne s’élimine que très lentement, par la respiration (c’est pour ça que les plongeurs font des paliers sous l’eau à la remontée et aussi des intervalles de surface, pour “désaturer” un peu, simplement en respirant, pendant une durée donnée). Faire des apnées ensuite, même à faible profondeur, reviendrait à enchaîner de brusques variations de pression, tout en retenant son souffle… De quoi favoriser l’accumulation de microbulles et leur dégazage anarchique dans le corps, qui provoquent les maladies et accidents dits de “décompression” ou de “désaturation”…
Tout l’intérêt de cette croisière “trois-en-un” thématique, outre le plaisir de se mettre à l’eau (avec ou sans bouteille, avec ou sans appareil-photo), ce sont les ateliers et mini-formations que nous proposent chaque jour Rémy et Phil. Initiation aux techniques de relâchement pour améliorer ses apnées, séances de yoga et d’étirements, cours sur la composition en photo et la prise de vue sous-marine, discussions sur la façon d’approcher les requins ou les mammifères marins dans le respect des animaux, etc. etc.
Entre les repas et les plongées, avant l’apéro du soir ou pendant les périodes de navigation, ils partagent avec nous leurs connaissances, leur expérience et donnent des conseils précieux, qu’on peut mettre en pratique le jour-même. 👌
Entraînement à l'apnée... au sec ! (Égypte, Mer Rouge, novembre 2017)
Certains apnéistes sont venus avec leur monopalme. (Mer Rouge, Égypte, novembre 2017)
C’est passionnant et enrichissant. Ça crée une chouette ambiance, un climat de bienveillance et d’écoute vraiment agréable, quel que soit le niveau de chacun. Ces échanges permettent aussi de mieux faire connaissance et de créer de nouvelles affinités, au fil de la semaine, avec les autres plongeurs.
Je ne sais pas encore s’il y aura une troisième édition l’an prochain [EDIT : Phil, Rémy et Audrey viennent de me confirmer qu’ils préparent bien quelque chose pour 2018]. Mais lors de cette deuxième expédition “plongée-apnée-photo” en Mer Rouge, je ne suis pas la seule “récidiviste” à bord. Plusieurs plongeurs, présents sur la croisière 2016, sont revenus, eux aussi !
Moi, je ne demande qu’à remettre ça. Qui sait, un jour je réussirai peut-être même à faire de la photo en apnée… Mais dans le prochain post, je vous raconterai pourquoi, sur un site en particulier, j’étais trèèèès contente d’avoir choisi le camp des bulleurs ! 😉 🦈

Rémy initie Jen à l'apnée. (Égypte, Mer Rouge, novembre 2017)
Séance d'apnée verticale pour les non-bulleurs. (Mer Rouge, Égypte, novembre 2017)
