Indonésie : Sulawesi + Raja Ampat – juillet 2017
Envie de corail exubérant et de poissons frétillants ? D’un petit coin d’Indonésie authentique ? Je vous emmène plonger au large de Kampanar, dans le Sulawesi Central !
Nouvelles aventures en Indonésie
Kampanar, c’est un tout petit village musulman de pêcheurs, situé tout au bout de la péninsule du Sulawesi Central. En face, vers l’est, c’est la mer des Moluques. Je vous remets la Google Map ci-dessous pour situer :
Comment y aller ? Le plus simple c’est d’arriver en avion à l’aéroport de Luwuk, (desservi par les compagnies indonésiennes Garuda, Sriwijaya, Wings / Lion Air) via Manado, Makassar ou Palu à Sulawesi. Attention, comme toujours quand on voyage en Indonésie, le trajet peut être plus ou moins chaotique…
J’avais repéré Kampanar depuis un moment, à cause d’un resort de plongée, le Tompotika Dive Lodge, qui y a ouvert en 2015. Alléchée par les avis enthousiastes d’autres plongeurs sur internet, je me suis finalement laissé tenter en ce mois de juillet 2017…
Et comme j’avais aussi envie de retourner plonger à Lembeh, paradis de la macro-photographie situé dans le Nord-Sulawesi, je me suis dit que ce serait une bonne idée de combiner ces deux spots de Sulawesi (il y a des vols Luwuk-Manado pour aller de l’un à l’autre), avant de redécoller ensuite de Manado pour terminer le séjour à Raja Ampat…
La splendeur du corail
Gros avantage de Kampanar, à mes yeux : comme ça n’est pas sur les itinéraires touristiques habituels, il n’y a pas foule ni sur terre ni sous l’eau. Pas d’« usine à bulles » ici !
La plupart des touristes qui entreprennent le périple jusqu’à Kampanar et apprécient d’y passer plusieurs jours sont des plongeurs assez motivés – qui connaissent souvent déjà d’autres spots de plongée en Indonésie – et qu’un long trajet ne rebute pas, s’il y a au bout la récompense de nouveaux paysages sous-marins splendides, où la vie est dense, foisonnante, colorée…
Quand y aller ? Bon à savoir : on peut plonger toute l’année à Kampanar. Mais attention, entre mai et septembre, la visibilité sous l’eau n’est pas toujours au top dans cette zone qui borde la mer des Moluques.
Basse saison : de début mai à fin septembre. Pour ma part, j’étais prévenue, je savais à quoi m’attendre en juillet et je confirme : beaucoup de particules et de plancton en suspension (les jours sans soleil, c’est un peu mission impossible pour les photos au grand angle avec ce “brouillard” sous-marin, mais il y a heureusement de quoi s’amuser en macro). En revanche, en cette saison, la mer est calme et il n’y a pas de grosses vagues à s’écraser sur la plage. Et puis les tarifs sont aussi plus doux.
Haute saison : de début octobre à fin avril. La visibilité s’améliore carrément à partir d’octobre, m’a expliqué mon guide Opo, ce que m’ont confirmé d’autres plongeurs qui y sont allés récemment. Il semblerait même que le mois d’octobre soit la période idéale, car à ce moment-là il n’y a pas encore trop de vagues (à d’autres périodes, ça peut être un peu acrobatique, d’embarquer et débarquer du bateau à partir de la plage, m’a-t-on rapporté).
Quelques images valent mieux qu’un long discours… Je vous mets ci-dessous une petite sélection de photos sous-marines que j’ai faites sur les sites de Kampanar, pour vous donner une idée de l’ambiance magnifique qui règne sous l’eau. Poiscaille et corail en pagaille… Tout comme j’aime !!! 😍 👌 🐠











La plage pas touristique
Du côté des plaisirs terrestres, mieux être d’un naturel contemplatif la journée et ne pas avoir besoin d’une intense vie sociale le soir. Kampanar, malgré sa situation privilégiée dans une anse superbe, n’a rien d’une station balnéaire…
Ici, des barques de pêcheurs à balanciers s’alignent sur la longue plage de sable gris-noir. Des poules et des chèvres trottinent en liberté sous les cocotiers. Des gosses hilares filent à toutes jambes se jeter dans la mer…
Pas de laides rangées de parasols ni de vendeurs ambulants insistants. Pas de banana-boats ni de beach-bars branchés. Pas de restaurants ni de boutiques de souvenirs. J’adooore !!!


Pulau Dua
De rares touristes indonésiens et étrangers non-plongeurs viennent cependant parfois jusqu’ici pour visiter Pulau Dua, l’île juste en face de Kampanar. Un sentier y a été aménagé par les autorités locales le long de la crête. De là-haut, la vue sur la baie doit être superbe.
Comme j’étais tout le temps sous l’eau, à photographier le corail et les poissons, je n’ai pas trouvé le temps de m’organiser une petite excursion à Pulau Dua. C’est un peu dommage. La prochaine fois (car je compte bien revenir), je resterai un peu plus longtemps et veillerai à prévoir une ou deux journées “off” pour me balader davantage dans les environs.
Je n’ai admiré l’île qu’à distance, depuis la plage de Kampanar ou le bateau de plongée…


Le village minuscule
Accros du shopping, fuyez ! Au village de Kampanar, on ne trouve que de minuscules échoppes vendant pêle-mêle cigarettes, shampoing et nouilles instantanées. Évidemment, si vous ne baragouinez que quelques mots de bahasa indonesia, les conversations avec les commerçantes seront vite limitées.
La visite du village consiste à déambuler le long des quelques rues parallèles et perpendiculaires à la plage, où le gris des bicoques en bois ou parpaings alterne avec des touches de couleurs vives, sur une façade, sur une clôture où sèche le linge… Pointés vers le ciel, le faîte de la mosquée et les inévitables paraboles TV. L’ambiance est paisible, les gens très sympas.
Le Tompotika, le centre de plongée
Le Tompotika Dive Lodge est pour l’instant l’unique structure touristique du coin, implantée au cœur du village, face à la mer. C’est un tout petit resort de plongée, à taille humaine, ce qui me convient parfaitement. Lors de mon passage, début juillet 2017, il n’y avait que trois bungalows, deux autres étaient en cours de construction (il y en a maintenant cinq en tout, si je me fie à leur site internet).
Le Tompotika est géré par Wallacea, compagnie spécialisée dans les croisières pour plongeurs en Indonésie, créée en 2002 par un Français (devenu Indonésien depuis), Jérôme Doucet, et sa femme indonésienne Yani (Suryani Mile). Je ne les connais pas personnellement [mise à jour : je les ai rencontrés trois ans après la publication de cet article, au Salon de la plongée 2020 à Paris] et je n’ai aucun lien particulier avec eux, mais j’ai apprécié que Jérôme, ayant appris mon voyage un peu chaotique, ait pris le temps de me téléphoner, juste après mon atterrissage à l’aéroport de Luwuk, pour me souhaiter la bienvenue et s’assurer que j’avais bien été accueillie comme prévu par son staff en débarquant de l’avion.
Je vous mets ci-dessous leur chouette vidéo de présentation, qui permet de voir le resort, le village et la plage d’en haut, grâce à un drone :
J’ai beaucoup aimé les sites de plongée que j’ai découverts et pour le reste, je suis très contente de mon séjour chez eux. Opo, qui supervise sur place tout ce qui concerne la plongée et qui veille constamment à ce que tout se passe bien au resort aussi, y est pour beaucoup (lire ici → Opo, mon guide sous l’eau, ce héros). En résumé : personnel indonésien adorable, chambres simples, propres et confortables, repas variés, copieux et savoureux, électricité 24h/24…
Seuls bémols :
- On est au cœur d’un village indonésien, avec ce que ça implique au niveau de l’ambiance sonore (chants des coqs, aboiements des chiens, pétarades des motos, appel très matinal des mosquées, etc.). Moi ça ne me dérange pas du tout (quand je dors, je dors), mais ceux qui ont besoin d’un silence absolu le soir ou le matin auront peut-être du mal…
- Pas d’eau chaude (ça doit faire partie des améliorations à venir et je crois qu’elle a été installée dans les nouveaux bungalows). Les jours où il fait grand beau, ça va. Mais pour la frileuse que je suis, c’est un peu limite les jours où il fait gris. Après avoir passé plusieurs heures dans l’eau, on finit par trouver le fond de l’air, même tropical, un peu frais…
- Pas de wifi ni de signal téléphonique… 😱 (Et là, c’est le drame 😂) EDIT : Johanne, une lectrice du blog, qui était au Tompotika en ce mois d’octobre 2017, me signale via Facebook qu’il y a désormais une connexion wifi !!! Je la cite : “Il y a maintenant du wifi (aléatoire certes, mais qui permet de communiquer un peu avec le reste du monde)…”
Pour les accros qui ont du mal à déconnecter comme moi, la seule solution pour goûter aux joies d’internet c’est de faire une virée en scooter à un village voisin distant d’une dizaine de minutes de Kampanar. Dans ce village dont j’ai oublié le nom (mais les gens du Tompotika savent où c’est), il y a du réseau 3G, qu’on parvient à capter près d’une cabane en bord de plage sous les cocotiers.

Ce “hotspot” est facile à trouver. C’est là où il y a des ados absorbés par leurs smartphones, entre les pêcheurs qui réparent leurs bateaux et les chèvres qui gambadent… 😂 Connexion high-speed face à la mer ! Le luxe… J’avais posté à l’époque en direct sur Snapchat une “story” vidéo, que j’avais sauvegardée ensuite sur Facebook. Vous pouvez aller la voir ici, ça donne une bonne idée de l’ambiance !
Enfin, le Tompotika s’implique dans les projets de conservation de la région, en participant notamment à la protection des oiseaux maléos et de l’environnement marin. Initiative écolo à saluer : le resort finance le nettoyage de la plage de Kampanar par les habitants du village. Une douzaine de personnes ramassent chaque semaine les divers déchets et débris végétaux qui se sont accumulés.
Grâce à leurs efforts, la plage est toujours nette et pimpante. Top ! 👍


