France : Côte d'Azur - juillet 2014
Le corail des mers tropicales n’a qu’à bien se tenir. Les fonds de la Méditerranée, ça en jette aussi. La preuve en rose flashy à Port-Cros.
Souvenirs de l’été 2014 : plongée à Port-Cros
Fin juillet 2014, j’étais à Hyères, dans le Var. Et je n’en reviens toujours pas de ce que j’ai vu sous l’eau. Quand le corail (des gorgones rouges) a révélé des teintes tropicales éclatantes – rose, mauve, rouge – sous mon flash, j’ai halluciné… 😮

Bon, j’avoue, au début, je me demande quand même un peu ce que je fais là, à palmer dans de l’eau froide, au-dessus d’une monotone étendue de posidonie avec mon 7D…
Je commence par essayer de transformer mes petits camarades en ombres gracieuses sur fond bleu. Pas très concluant.
C'est la première fois que je vois de mes propres yeux la fameuse posidonie de Méditerranée. C'est une plante, pas une algue. Elle est fragile et menacée par les ancres des bateaux qui ne respectent pas les mouillages. (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
J'ai un peu peur au début... Ça manque de poissons, quand même... (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
Où sont les poissons ? (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
Et puis les couleurs vives des gorgones et la vie ont surgi. Il y a les gros mérous placides, qui sont légion dans le coin – nous sommes sur le site de La Pointe du Vaisseau, près de l’île de Port-Cros. Et puis de chouettes nudibranches rose bonbon, impossible à photographier au fish-eye. Des petits bancs de poissons vif-argent à rayures jaunes dont j’ignore le nom. Et même des barracudas en goguette ! Mais ils sont un peu trop loin pour des photos potables…
Plus ça va, plus je m’amuse dans ce nouvel environnement méditerranéen, inédit pour moi – la plongeuse bretonne qui craint l’eau froide et ne palme plus qu’en mers tropicales… 😜

Même la posidonie, cette plante aquatique (qui n’est pas une algue) que je ne connaissais qu’à travers des reportages à la télé, et que je découvre donc pour la première fois de mes propres yeux, devient un sujet fascinant, ondoyant au gré de la houle. Un spectacle à part entière, bien difficile à photographier…
Gaby, du centre À l’Eau Plongée (dont le nom est devenu Éco Plongée), qui nous accompagne moi et Christèle, ma binôme du jour, joue même les modèles pour mon objectif près du gros rocher couvert de corail rose ! Vraiment sympa, j’apprécie. 👌
Je suis transie, mais je prends sur moi et m’obstine, en fin de plongée, à jeter quelques derniers coups de flash.
Gueule de mérou. (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
Du corail rose fushia sous la lumière de mes flashs. (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)

Au pied du tombant, la posidonie ondoie sous la houle. (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
Au pied du tombant, la posidonie ondoie sous la houle. (Port-Cros, Hyères, France, juillet 2014)
Mon ennemi : le froid
De retour sur le bateau, je suis secouée de violents tremblements, impossibles à réprimer. Ma pauvre 5 mm usée (j’ai pourtant mis un shorty-cagoule par-dessus) et ma frêle carcasse de frileuse ne sont pas adaptées aux eaux méditerranéennes d’une vingtaine de degrés en surface à cette époque et d’à peine 15-16°C en profondeur… 🥶
Mais le bateau d’Alain, qui tient le centre Éco Plongée (ex-À l’Eau Plongée) à La Londe-les-Maures, est équipée de douchettes d’eau CHAUDE !!! 👏 Luxe et bonheur suprêmes. Ceux qui n’ont jamais froid (mais vraiment froid) sous l’eau ne peuvent pas comprendre.

L’essentiel de mon court séjour à Hyères ayant été consacré à un stage d’apnée, je n’ai trouvé le temps de faire qu’une seule et unique petite sortie d’exploration avec bouteille dans les eaux méditerranéennes… Une première dans ma petite vie de plongeuse, je n’y avais encore jamais trempé mes palmes ! Porquerolles, Port-Cros, la presqu’île de Giens : ces sites réputés du sud de la France sont vraiment pour moi des spots super-exotiques…
J’y retournerai sûrement, un jour prochain. Mais pas avant de m’être équipée sérieusement, avec une combinaison adaptée à ces eaux trop froides à mon goût.
Mise à jour, décembre 2022. Hélas, les gorgones rouges de Méditerranée ont connu une mortalité massive, en cet été 2022, à cause de températures de l’eau anormalement élevées, dues au réchauffement climatique. Avec beaucoup de tristesse, je prends conscience que cet article de 2014 est désormais un témoignage de ce qui a été et qui n’est plus. Je vous invite à lire cet autre article que je viens de publier dans l’édition du soir d’Ouest-France sur la mission “Arche de Noé des profondeurs” lancée par la Fondation 1Ocean, le CNRS et l’Unesco, pour étudier les forêts profondes de gorgones (au-delà des 40-50 mètres) qui, elles, ont pour l’instant survécu :
➡️ Ils explorent les épaves profondes de Méditerranée pour sauver les gorgones qui se meurent