Le ponton du Sorido Bay Resort et son trou bleu au milieu du corail. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Le ponton du Sorido Bay Resort.

Raja Ampat, mon bout du monde

  Indonésie : Raja Ampat - janvier 2015

« Alors ? Raconte ! » Raconter Raja Ampat, pas si simple. J’ai la sensation de revenir du bout du monde. Je ne sais par où commencer…

Retour en Papouasie Occidentale

Ci-dessus, le “viewpoint” spectaculaire sur les îlots de Fam, emblématique des paysages de Raja Ampat… On aperçoit Otto, mon super guide de plongée papou, et ma binôme Sarah.

Raja Ampat, ce sont des miettes de roche karstique couvertes de forêt primaire au milieu d’une mer de corail. C’est un archipel de Papouasie, gouverné par l’Indonésie. C’est une nature (encore) préservée (mais pour combien de temps?) où le National Geographic vient filmer les requins et les raies mantas. C’est un paradis de biodiversité pour plongeurs avides de merveilles sous-marines.

J’en reviens. C’est mon troisième voyage là-bas !

Et je n’en suis toujours pas rassasiée… 😍

Îlot dans l'archipel de Fam. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Îlot dans l’archipel de Fam. (Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)
Le récif grouille de vie. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Le récif grouille de vie. (Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)

Rennes-Sorong : un très long voyage…

Pour rejoindre l’île de Kri, à Raja Ampat, j’ai parcouru 14 994 km exactement depuis Rennes, selon le site Tripline avec lequel j’ai dessiné l’itinéraire ci-dessous (cliquez sur Show Map). Le bout du monde.

En ce mois de janvier 2015, près de trois ans se sont écoulés, déjà, depuis mon tout premier périple à Raja Ampat. L’archipel est situé en Papouasie Occidentale, dans l’extrême est de l’Indonésie. Je rêve d’y retourner. C’est là que j’ai fait les plus belles plongées de ma vie.

Je prends l’avion quelques jours après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris. Après l’horreur, j’ai dans ma ligne de mire deux semaines de vacances et d’insouciance.

Ce départ me fait l’effet d’un baume après ces événements terrifiants. Il y a quelque chose d’apaisant à contempler la Terre d’en haut, à glisser sur les fuseaux horaires dans la nuit, à quitter un monde pour un autre. L’iPhone se transforme en capteur d’instants.

C’est un long voyage, donc. Il commence en gare de Rennes, avec le TGV qui m’emmène directement à l’aéroport Charles-de-Gaulle à Paris. Environ 3 heures de trajet.

Premier tronçon aérien : Paris-Jakarta via Dubaï sur Emirates Airlines. Environ 14 heures dans les airs et une courte escale au milieu. À l’arrivée, j’ai prévu une nuit de repos près de l’aéroport de Jakarta avant de redécoller le lendemain pour la Papouasie.

Deuxième trajet aérien : Jakarta-Sorong via Makassar sur Garuda Airlines. Près de 6 heures dans les airs avec une escale un peu longuette au milieu.

J’arrive à Sorong au lever du jour. Il ne reste plus qu’une quinzaine de minutes de route jusqu’à l’embarcadère et une heure et demie de traversée en bateau rapide pour atteindre mon but : l’île de Kri.

On me pose souvent la question du temps passé dans les transports… Pour ce voyage, à la louche, depuis Rennes, cela représente environ 24 heures en tout. Avec les escales et si on s’accorde une nuit de repos, il faut pas loin de deux jours au total pour rallier Raja Ampat depuis l’Europe ! Mais ça en vaut la peine.

Pendant la traversée entre Sorong et Kri, un banc de dauphins croise notre route, comme un heureux présage. Quand le triangle familier de Kri commence à se préciser à l’horizon, je n’y tiens plus !

Je vais retrouver l’île dont je rêve depuis de si longs mois. Je vais revoir le ponton du Sorido Bay Resort et son incroyable trou bleu au milieu du corail. Et puis, surtout, cette fabuleuse, extraordinaire, unique profusion de vie sous l’eau. Raja Ampat, enfin !

Kri Island, Raja Ampat. Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Kri Island, Raja Ampat. (Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)
Le ponton du Sorido Bay Resort. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Le ponton du Sorido Bay Resort. (Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)
Le ponton du Sorido Bay Resort et son trou bleu au milieu du corail. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Le ponton du Sorido Bay Resort et son trou bleu au milieu du corail. (Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)

  Ci-dessus, l’île de Kri et le ponton du Sorido Bay Resort.

Le bateau de Papua-Diving dans l'archipel de Fam. Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Le bateau de Papua-Diving dans l’archipel de Fam. (Raja Ampat, Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)
Bateau traditionnel. Archipel de Fam, Raja Ampat. Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015.
Bateau traditionnel. Archipel de Fam, Raja Ampat. (Papouasie occidentale, Indonésie, janvier 2015)

Petit rappel historico-politique : la moitié occidentale de l’immense île de Nouvelle-Guinée (autrefois colonisée par les Néerlandais) a été annexée par l’Indonésie dans les années 1960 (la moitié orientale est devenue l’État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée). À l’époque, l’armée indonésienne a commis des massacres. De nos jours, un mouvement séparatiste papou continue de mener des actions et les autorités indonésiennes n’hésitent pas à réprimer brutalement toute opposition.

En mars 2022, le projet de loi du gouvernement indonésien visant à découper la Papouasie en nouvelles provinces, sans consultation de la population locale, a provoqué une vague de protestations, et des manifestants papous ont été tués par la police. Amnesty International a publié un rapport dénonçant la répression accrue autour de la mine d’or de Wabu Block dans le département d’Intan Jaya (centre-nord).

En avril 2021, des représailles militaires ont été lancées dans la région de Puncak après la mort du chef des services de renseignement lors d’échanges de tirs avec des indépendantistes papous.

En août 2019, de violentes émeutes ont éclaté à Manokwari, Sorong et Fakfak, après l’arrestation à Java d’étudiants papous indépendantistes, sur fond de tensions racistes : le gouvernement a alors coupé internet en Papouasie et y a envoyé un millier de soldats en renfort.

En juillet 2017, près de vingt ans après la tuerie de Biak (1998), les militaires et policiers indonésiens ont procédé à des arrestations de masse à Nabire et Sentani, tandis qu’une pétition pour la Papouasie Occidentale tentait la même année de faire entendre la voix des Papous sur la scène internationale.

Je referme cette parenthèse, mais quand on va là-bas en tant que touriste, il faut avoir conscience que la région est instable et pas tout à fait un « paradis » pour tout le monde…

  Indonésie : Raja Ampat - janvier 2015

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