Philippines : Visayas - février 2008
Les Philippins ont une manière bien à eux de vous saluer. Pour signaler qu’ils vous ont vu, remarqué, aperçu, pour dire bonjour vite fait en passant, au lieu d’un petit signe de tête, ou d’un sourire comme en Thaïlande, ils haussent les sourcils.
Haussons les sourcils pour dire bonjour !
Ce haussement de sourcils est un petit salut rapide et informel, souvent suivi d’un sourire et de l’inévitable « Hello! » ou « Hi! » pour l’étranger ou l’étrangère de passage.
C’est aussi une façon de répondre oui, de signifier son accord…


Je suis contente de retrouver ici, à Siquijor, ce petit haussement de sourcil si particulier, que j’avais remarqué à Leyte, mais qui avait disparu à Alona Beach…
Ça finit par déteindre sur moi, d’ailleurs. Je commence à hausser les sourcils, quand je salue les gens !
La belle Salagdoong Beach
Avant-hier, je suis allée faire un tour à moto (partout en Asie, le terme “moto” désigne n’importe quel deux-roues motorisé, et quand je dis que je fais de la “moto” c’est en fait plutôt l’équivalent d’un scooter). Siquijor est une île idéale pour ce genre de balade, il y a très peu de circulation, juste des tricycles et des motos, quelques jeepneys (jeeps transformées en bus) et des vélos. Une route de 72 km, en bon état pour la portion que j’ai déjà parcourue, fait le tour de l’île.
Il faut quand même rouler tranquillou, à cause des chiens, des chèvres, des vaches, des poules, des enfants qui peuvent débouler à tout moment du bord de la chaussée, et des gens en général, car la vie se concentre le long de cette fameuse route circulaire, pompeusement appelée “highway”…
Je me suis donc offert une petite virée, après la plongée du matin, vers l’est de l’île. Mon but : la plage de Salagdoong.

Mais j’avais oublié qu’on était samedi. C’est le week-end aussi pour les Philippins. Ils sont nombreux à être venus, cet après-midi-là, en groupe ou en famille, profiter du cadre charmant de cette petite crique à deux anses, enserrée de rochers, à l’eau incroyablement claire, où l’on peut se baigner sans avoir à marcher loin (contrairement à “ma” plage de Sandugan).
Bref, au lieu du calme espéré, il y avait bien sur l’inévitable karaoké à fond, au bar-resto de la plage, et des tas de gens devant les barbecues ou sous les auvents à louer tout autour. Ambiance et foule nettement plus authentiques et agréables que celles d’Alona Beach, ceci dit !


Je me suis encore retrouvée à distribuer haussements de sourcils et “hello” à droite et à gauche. Un groupe d’étudiants m’a proposé de me joindre à eux et une fille m’a même offert un verre de Tanduay, le rhum local (souvent bu mélangé avec du Coca)…
Ça ne me disait franchement rien d’avaler du rhum à cette heure-là, alors j’ai poliment décliné l’invitation, je suis restée le temps de prendre quelques photos, de faire trempette, puis j’ai poursuivi ma route jusqu’au bourg de Maria.
Maria, son marché, son église
Il y a à Maria une imposante église et un petit marché. Flanquée d’un beffroi hexagonal, l’église Notre-Dame de la Divine Providence, bâtie en pierre calcaire, date de la fin du XIXe siècle, peu avant la fin de la période coloniale espagnole.
Peints sur les vantaux de grande porte double, les Dix Commandements, en anglais.





Après ma petite incursion dans l’église, j’ai flâné un peu au marché, acheté quelques fruits, puis je m’en suis retournée à Sandugan Beach, avant que la nuit tombe.
Et elle tombe tôt, ici. Il fait jour, immuablement, de 6 h du matin a 6 h du soir. Donc des 5-6 h du soir, c’est l’heure de l’apéro autour des bungalows de “ma” plage…
Tourisme tranquille
À Sandugan Beach, chez Islanders Paradise où je loge, j’ai bien sympathisé avec mes voisins immédiats, Marika et Shareef, un jeune couple suisso-maldivien en vacances. On passe pas mal de temps ensemble, on s’entend très bien.
Comme moi, ils voyagent au gré de leurs envies, sans itinéraire vraiment pré-établi. Sauf qu’ils ont trois mois devant eux. Résultat, ça fait plus de dix jours qu’ils scotchent sur Siquijor, tellement ils s’y plaisent… Marika est enceinte et ne se sent pas trop le courage non plus de se taper des heures de bus ou de ferry d’affilée. Faute de pouvoir plonger, elle se contente de snorkeling (nage en palmes-masque-tuba en surface).

Aujourd’hui, une autre connaissance, faite lors de la plongée : David, un jeune Espagnol, prof à Saïgon (ville appelée aussi Ho Chi Minh City, au Vietnam), dans le cadre d’un programme universitaire de promotion de la langue de Cervantes. Il a lui aussi pas mal de temps devant lui et a rendez-vous avec des potes à Boracay.
Dans le bungalow à ma gauche, il y avait hier encore un couple de Canadiens. Et dans le café internet de Larena, où je me trouve, j’ai déjà croisé deux couples de Français, eux aussi des voyageurs indépendants. Décidément, Siquijor attire une population touristique nettement plus sympathique que Panglao…