Indonésie : Triton Bay - mars 2016
C’est un événement rare auquel j’ai assisté entre deux plongées, lors de mon voyage en Papouasie indonésienne, à Triton Bay. Une éclipse, le rendez-vous du Soleil avec la Lune !
La Nasa, l’Indonésie et moi
J’étais au courant avant de partir. Je savais que j’allais me trouver dans une zone de la planète où l’éclipse de Soleil du 9 mars 2016 allait être observable. Une animation vidéo de la Nasa vaut mieux qu’un long discours :
J’ai débarqué à Triton Bay, située dans la région de la Papouasie Occidentale, dans l’est de l’Indonésie, le 8 mars, la veille.
Triton Bay se trouve là où j’ai mis un petit rond rouge, sur la carte ci-dessous :

On voit bien que c’est juste un poil trop “bas” par rapport au trajet de l’ombre de la Lune sur la Terre, correspondant à l’éclipse totale (trait mauve). Je savais donc, avant de partir, que l’éclipse n’atteindrait que 90%, là où je me trouverais. Mais qu’elle serait malgré tout perceptible et observable, en milieu de matinée, vers 10h-10h30…
Vraisemblablement, donc, juste après ma toute première plongée du jour, pile pendant l’intervalle de surface !
Un halo étrange autour du soleil
Et en effet, ce jour-là, quand nous sortons de l’eau, Andi et Edi, mes deux guides, Lisa, proprio du resort Triton Bay Divers, et moi, nous remarquons tout de suite que la lumière n’est pas tout à fait comme d’habitude. Et c’est à ce moment-là, seulement, que je me rappelle qu’il y a éclipse, aujourd’hui ! D’ailleurs, ça manquait un peu de luminosité, sous l’eau, en fin de plongée…
Lisa pointe le doigt vers le ciel, me fait remarquer un étrange halo, comme une sorte de couronne autour du soleil.
On regagne le bateau, on se déséquipe et on accoste sur une petite crique de sable, pour l’intervalle de surface. Lisa farfouille dans ses affaires et sort deux masques protecteurs en plastique vert, munis d’une visière opaque également en plastique, genre masque de soudeur cheap. “C’est tout ce que j’ai pu trouver ici, me dit-elle. Mieux vaut ne pas trop fixer longuement le soleil, ça n’est pas vraiment adapté, je pense.”

Les masques passent de main en main. Les boatmen, les guides, Lisa et moi, on n’en revient pas. Ils ne sont pas si mal, ces masques. À travers, on voit bien le disque noir de la Lune grignoter le disque blanc du Soleil.
Nous, on grignote des biscuits en buvant du thé. Il fait toujours jour sur notre petite plage, mais on sent bien que le soleil n’est pas aussi ardent qu’il devrait l’être, à cette heure.




L’atmosphère est un peu étrange et il y a toujours ce halo autour du soleil. Ce n’est qu’à travers la visière noire qu’on voit vraiment ce qu’il se passe.
Mon appareil photo reflex est dans son caisson étanche, pour les photos sous l’eau, avec l’objectif macro… Inutilisable, donc. Mais j’ai mon petit appareil compact dans mon sac pour les photos souvenirs. Vite, j’essaie de faire une image avant qu’il ne soit trop tard. Je colle l’objectif à l’intérieur du filtre opaque. Le résultat n’est pas fameux, mais je suis contente d’être parvenue à immortaliser l’instant, avant que l’éclipse ne se termine.

Il y a quelque chose d’un peu magique, à être là, seuls au monde sur cette plage de Papouasie, dans nos combinaisons néoprène humides, à surveiller cette rencontre cosmique…
C’est bien la première fois que j’ai droit à une éclipse pendant un intervalle de surface. 😎