Indonésie : Raja Ampat + Bali - mars 2012
Ici, des falaises couvertes de jungle étranglent la mer. C’est l’un des sites mythiques de Raja Ampat : Le Passage.
Dans le sillage de Sir Alfred Russel Wallace
Papouasie occidentale, Indonésie. Dans l’archipel de Raja Ampat, les îles de Gam et de Waigeo se touchent presque. Leurs falaises karstiques couvertes de jungle, l’une en face de l’autre, forment une espèce de canyon qui serpente dans la mer, orienté est-ouest.
Le Passage est un endroit spectaculaire et fameux. Le naturaliste britannique Sir Alfred Russel Wallace, qui cherchait des oiseaux de paradis, est le premier à l’avoir décrit, au XIXe siècle, dans son ouvrage L’Archipel Malais (1869).
Ci-dessous son trajet, sur une carte de l’époque, en regard avec une carte moderne. Le Passage est au niveau du rond rouge.

Plongée d’ambiance
Pour les plongeurs, c’est un site vraiment différent des autres. Depuis le bateau, on a l’impression de naviguer sur une rivère encaissée. Une fois sous l’eau, on a encore cette étrange impression de plonger en rivière, à cause de la faible profondeur, de la proximité de la végétation et de la roche.
En même temps, la faune sous-marine est là. Il y a des éponges, des coraux, des poissons tropicaux qui n’ont rien à voir avec le lit d’une rivière…
Sous l’eau, l’ambiance est étrange, envoûtante, entre les couleurs vives des gorgones au fond du goulet et la lumière verte venue de la surface, tamisée par le feuillage des arbres.
Gorgone
Gorgone
Éponge-barrique
Il y a quelque chose d’irréel dans cette balade subaquatique, entre le corail et la végétation si proches, un peu comme dans la mangrove bleue dont je parlais dans un précédent post.
Ça fait drôle, quand on lève les yeux, de voir ses bulles qui semblent s’envoler droit vers les arbres…
Des courants puissants
Le Passage un endroit bien connu pour la force du courant. Quand les marées s’engouffrent dans cet étroit goulet, inutile de lutter. Il faut se laisser dériver. Le bateau vous lâche à un bout, vient vous récupérer à l’autre.
Heureusement, il y a des coudes, entre les deux murailles de roche, qui forment des anses sous-marines tout à coup paisibles, où les plongeurs peuvent s’arrêter un instant, avant de repartir comme des fusées, emportés par le flot puissant du Passage.
Bien que peu profonde, c’est une plongée riche en sensations, vraiment singulière, entre les moments de calme et les accélérations soudaines.
MISE À JOUR. Petit ajout a posteriori : je vous glisse ci-dessous une courte vidéo qui a été faite à la GoPro, le jour de notre petite sortie. On m’aperçoit palmer vigoureusement avec les autres dans le jus et me mettre la tête à l’envers avec le caisson de mon 7D pour faire une photo…
Au fil de cette promenade subaquatique, on découvre des grottes, des passages dans la falaise, par où on peut remonter à la surface, des troncs d’arbres aux allures fantomatiques tombés sur le fond, d’énormes rocs colonisés par la faune sous-marine…
L’idéal est d’y plonger à l’heure de midi, quand les rayons du soleil plongent droit sous la surface, créant des jeux d’ombre et de lumière.
Pas de chance pour moi : quand j’y étais, le ciel bleu du matin avait viré au gris, et une énorme averse nous a accueillis à la sortie… Du coup, mes images sont un peu sombres, il leur manque ces beaux rais de lumière, filtrée par les feuilles des arbres, pour illuminer l’arrière-plan.
Mais je ne compte pas en rester là. Je me suis promis d’y retourner !
Déluge équatorial
Une fois remontés sur le bateau, on a mis le cap sur le village voisin, pour déjeuner.
Navigation irréelle, là encore, presque fantomatique, comme au milieu de nulle part : les îles autour de nous avaient disparu, noyées dans le gris du déluge.

Ce qui console, sous ces latitudes (on est presque au niveau de l’équateur), c’est que la pluie est chaude… Ça change de la bruine bretonne !
😂
Malgré l’humidité ambiante, je me suis décidée, avec moult précautions, à ouvrir le caisson étanche de l’appareil-photo, afin de troquer mon objectif grand angle pour le macro (voir → Plongée et photo : mon équipement) en prévision de la plongée suivante. Parce que c’est quand même un peu dommage de ne pas pouvoir faire de macro sur un site portant le nom prometteur de Nudibranch Rock…
Cette petite halte m’a aussi donné l’occasion d’exhiber mon magnifique poncho de pluie, si seyant, sur le ponton. J’ai même pris la pose pour la photo.
Succès garanti auprès des gens et des enfants du village !
😂
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