Je vais repartir. Fin juin, je m’envole à nouveau en direction de l’Orient. Il m’a suffi de recevoir l’e-ticket sur ma messagerie pour me sentir pousser des ailes.
À 540€ l’aller-retour Paris-Kuala Lumpur, sur KLM, j’ai craqué. Jamais je ne dénicherai meilleur tarif pour l’Asie…

La seule perspective d’un nouveau départ, concrétisée par l’achat de ce billet, me plonge dans des abysses de béatitude. Partir, revenir, repartir. La saveur même de l’existence me semble toute entière suspendue à ce mouvement de balancier. Suis-je normale?
La crise aidant, la majorité des gens préfère ne pas partir. Ou ne pas partir loin.
La crise aidant, je suis folle de joie quand je réussis à repartir à l’autre bout du monde malgré tout. En visant des coins où le niveau de vie me permet de tenir de longues semaines sans trop débourser. Est-ce indécent?
Je passe des nuits entières sur internet à jongler avec les horaires, tarifs et liaisons des compagnies aériennes. Je me plonge avec délice dans les blogs de voyageurs qui me ressemblent. Ceux qui n’ont pas peur de laisser un peu place à l’improvisation, au hasard, qui s’en remettent à leur bonne étoile, qui ont confiance. Pour eux, pour moi, être ailleurs est toujours grisant. Par quel miracle?
À force de repartir, je me dis qu’un jour je pourrais aussi ne plus revenir. Toutes ces “parenthèses d’ailleurs” mises bout à bout depuis tant d’années composent un petit morceau d’existence qui me semble parfois tellement plus précieux que tout le reste… Est-ce bien sensé?

Je ne sais pas encore trop dans quels coins je vais aller traîner mes tongs, en juillet, à partir de Kuala Lumpur. Préparatifs, mais pas trop! Seule certitude, je vais retourner tremper mes palmes à Sipadan, au large de Bornéo, accessible d’un coup d’aile avec Air Asia. Après… j’en suis encore au stade où tout est possible.
C’est si bon d’avoir la certitude de repartir, bientôt.
🤗