Malaisie : péninsule et Bornéo - juillet 2006
Les îles autour de Sipadan sont méconnues et pourtant elles valent le détour. J’y plonge quasi tous les jours jusqu’à la fin de la semaine, en attendant mon tour d’aller à Sipadan.
Dans le genre “mise en bouche”, ces petites îles (Mabul, Sibuan, Mantabuan) sont des spots fantastiques.
L’île de Mabul
La principale, Mabul, est habitée. Des familles entières de pêcheurs, des “gitans de la mer” plus ou moins sédentarisés, y vivent dans des baraques en bois sur pilotis, à côté d’un luxueux resort pour plongeurs friqués et de longhouses rustiques pour plongeurs à petit budget.

L’île est jolie, vue du large, mais pour cette première fois dans les eaux de Sipadan, j’ai préféré résider à Semporna, quitte à faire le trajet en bateau tous les matins.
Mise à jour : lors de mes futurs voyages à Bornéo, en 2009 et en 2013, pour plonger à Sipadan, je ferai un choix différent, je résiderai à Mabul pour éviter ce trajet.
Le port de Semporna est moche, pas très agréable, je ne conseillerais pas aux touristes en quête de carte postale exotique d’y séjourner. Mais il y a un semblant de modernité que j’apprécie : accès internet (bien que pas hyper rapide), prises électriques pour recharger les batteries de l’appareil-photo, restos, eau chaude, marché, etc.
Petite contrariété dans ma quête de modernité : je reçois les SMS, mais je ne peux pas en envoyer. C’est agaçant, tout de même… Hum. Je me fais l’effet d’être une routarde qui s’embourgeoise !
Petites bêtes
Au fil de mes nombreuses plongées à Mabul, Sibuan et Mantabuan, je ne suis pas déçue. Les dive-masters sont compétents et connaissent les fonds comme leur poche. Je découvre chaque jour des bestioles que je n’ai encore jamais vues.
Les très recherchés frog-fishes alias poissons-grenouilles (antennaires), poissons indolents et informes, se déguisent en éponge et se calent incognito entre deux pierres en prenant appui sur leurs nageoires devenues des quasi-pattes.
Des poissons-crocodiles, rois du camouflage eux aussi, se confondent avec le sable. Et, là encore, il y a une variété proprement incroyable de nudibranches…


Un régal pour les photographes amateurs dont je fais partie. On rencontre par ailleurs la faune sous-marine tropicale classique : platax, murènes, poissons anges, clowns, perroquets, etc. etc.
Entre deux plongées, on décompresse sur le sable, le temps d’éliminer l’azote accumulé dans le corps et de reprendre quelques forces.
Accueil militaire sur sable blanc
Sur chaque île, il y a des militaires, qui contrôlent les feuilles de route des bateaux, les noms et le nombre des plongeurs. Mesures de sécurité mises en place par le gouvernement malaisien depuis la prise d’otages, en 2000, par le groupe terroriste philippin Abou Sayyaf (les plongeurs détenus sur l’île de Jolo avaient été kidnappés à Sipadan).

Ça fait un peu drôle, quand même, quand on débarque sur ces plages mignonnettes de sable blanc très carte postale avec leurs cocotiers, de voir arriver des gars en treillis, certains armés d’un impressionnant fusil mitrailleur, en guise de comité d’accueil.
Les plongeuses en bikini sont pour eux la principale attraction du jour… Et les Françaises ont bien sûr droit à un petit commentaire footballistique ironique. Merci Zidane !
😂