Indonésie : Flores + Komodo + Bali - juillet 2011
Je vous ramène sur la terre ferme, sur l’île indonésienne de Flores. Si, comme moi, vous traversez l’île, vous rencontrerez beaucoup de gens portant des tissus traditionnels appelés ikats, très beaux, dont les motifs et couleurs diffèrent d’une région à l’autre.
L’ikat, tissage traditionnel de Flores
Le mot ikat désigne en fait une technique de tissage et de teinture, typique de cette région de l’Indonésie. Je vous renvoie sur l’article Wikipédia consacré à l’ikat.
À Flores, ce n’est pas juste du folklore d’un autre âge ni de l’artisanat touristique. Même si, bien sûr, la vente aux visiteurs étrangers constitue une source de revenus non-négligeable, en particulier pour les habitants des villages traditionnels de la magnifique région de Bajawa, où de nombreux touristes s’arrêtent. Mais dans la vraie vie, les gens portent l’ikat.
J’en ai vu partout, sur les marchés, dans les villages. Ce sont surtout les vieilles dames qui le portent.
J’ai croisé aussi quelques hommes, un ikat autour des reins. Il y a des tas de façon de nouer l’ikat et de s’enrouler dedans, celui-ci pouvant indifféremment se transformer en manteau, châle, jupe, sarong ou porte-bébé…






C’est un tissu qui coûte cher, jusqu’à 1 million de roupies (80 € environ) pour les pièces les plus belles. Rapporté au niveau de vie de l’île, c’est une sacrée somme. Autrefois, les dimensions, les couleurs et les dessins d’un ikat reflétaient aussi le statut social de celui ou celle qui le portait.
Un ikat, ça prend un temps fou à confectionner, de plusieurs semaines à plusieurs mois, car il faut teindre chaque fil de trame en des endroits précis, afin de constituer les futurs motifs, avant le tissage proprement dit. Les plus beaux ikats restent réservés aux occasions importantes, cérémonies et réunions de famille.
Tisser l’ikat, un métier de femme
Misir, mon chauffeur-guide, qui m’a fait découvrir Flores d’est en ouest, s’est arrêté à un moment chez une famille de sa connaissance, pour que je puisse observer une tisseuse en pleine action.
Des gens adorables. La vieille dame a très volontiers accepté que je la prenne en photo, avec de grands sourires, tout en sermonnant gentiment les enfants intimidés par ma présence.





Le tissage de l’ikat, c’est “évidemment” un travail de femme. Il faut une à plusieurs semaines pour tisser une toile de grande taille. Dans les villages traditionnels visités par les touristes, les femmes en confectionnent de plus petits, façon chemin de table, pour la décoration, qu’elles peuvent vendre plus facilement comme souvenirs.
J’ai longuement observé le travail paisible et patient de cette veille dame, assise à même le sol poussiéreux, littéralement attachée à son métier à tisser par une sangle en bois et tissu dans le dos.
Je ne raffole pas particulièrement de l’artisanat traditionnel et ça fait bien longtemps que je ne ramène plus de “souvenirs” de mes voyages en Indonésie. Mais ce boulot-là force mon admiration. Ça me paraît incroyablement complexe : il faut colorer les fils au bon endroit, à l’avance, et ne pas se tromper ensuite en disposant la trame, pour reconstituer des dessins parfois très élaborés…
J’ai un peu regretté d’être déjà trop encombrée, question bagages, par mon bardas de plongée et mon matériel photo. Sinon, pour une fois, je me serais bien laissé tenter à ramener un de ces splendides tissus, qui restent vraiment, dans mon esprit, le symbole de Flores et des Petites Îles de la Sonde.
😉