-

Dernier jour à Perhentian Kecil

  Malaisie : péninsule et Bornéo - juillet 2006

J’avais tort, à mon arrivée à Perhentian Kecil, de sous-estimer la force d’attraction et le pouvoir de séduction de cette île minuscule…

Dernières plongées aux îles Perhentian

Je comptais rester ici environ une semaine, voire moins, et cela fait déjà près de dix jours que je scotche sur Long Beach !

Mes seules préoccupations, à Perhentian Kecil, sont le choix du maillot de bain que je vais mettre pour la journée, ou celui du resto pour le soir. De vraies vacances pour l’esprit!

Long beach

Je sens que je pourrais facilement passer le mois entier ici sans même m’en rendre compte. Bref, il est grand temps de partir si je veux pouvoir profiter un peu de l’île de Tioman, ma prochaine étape !

Coté plongées, la visibilité s’est nettement améliorée depuis le début de la semaine. J’ai refait le site de Sugar Wreck, avec grand plaisir. L’épave est immense et héberge une faune et une flore incroyable.

J’ai plongé une dernière fois, samedi, au bien nommé Temple of the Sea… Depuis mon arrivée, pas un jour sans bulles ni petits poissons.

Poisson-coffre. Perhentian, Malaisie.

Ci-dessus, un poisson-coffre, pas facile à immortaliser. J’ai dû m’y reprendre plus d’une fois avant de réussir une photo nette!

Une rascasse volante ou lion-fish en anglais, d'un rouge éclatant.

Evidemment, ce dimanche, je me sens un peu triste de partir, de quitter déjà les quelques amis que je me suis faits ces jours-ci.

Outre Liesbeth, dont j’ai déjà parlé et avec qui je m’entends particulièrement bien (entre filles en vadrouille, on se comprend vraiment), j’ai sympathisé avec un couple de Hollandais, Edwin et Monique, dont l’humour caustique me plaît beaucoup, et qui se trouvaient la plupart du temps dans ma palanquée. Ils comptent aller à Tioman ensuite. Peut-être les reverrai-je là-bas ?

À la gare routière de Jerteh

J’ai réservé un siège dans un bus de nuit, qui doit me conduire à Mersing, port d’embarquement pour Tioman, tout au sud de la péninsule malaisienne. Je prends le dernier bateau, celui de 16 h. Puis un taxi qui me conduit à Jerteh, ville qui ne figure dans aucun de mes guides touristiques, où se trouve la gare routière.

Comme toujours, à proximité des gares routières ou ferroviaires en Asie, il y a des night food stalls, des petits restos de plein air qui ouvrent le soir et servent des plats locaux, sur place ou à emporter. C’est en général très bon.

Spectacle animé et coloré, qui me permet de tuer le temps et de me restaurer, vu que j’ai pas mal d’heures à attendre avant l’arrivée de mon bus, a 22h30.

Night-food stall à Jerteh. Malaisie.
Devant la gare routière de Jerteh, avant la pluie…

Après avoir englouti un nasi goreng finalement très moyen et pas très copieux à une table branlante, je décide de tester un resto “en dur”, juste en face.

J’y commande un roti canai, cette espèce de crêpe typique de la Malaisie, qui se mange avec les doigts, et qu’on trempe par petits morceaux dans le bol de sauce, généralement un curry bien épicé, servi avec. Excellent. Un des meilleurs que j’aie jamais mangé. Et la petite famille qui tient le resto est gentille comme tout.

On me demande d’ou je viens, bien sûr. Si je vais regarder la finale ce soir. Non, vu que je serai dans mon night bus. Et depuis combien de temps je suis en Malaisie ? Est-ce que je vais rester longtemps ? Vous voyagez seule ? Etc. etc.

Je réponds à la désormais rituelle litanie des questions avec plaisir. La jeune fille qui me sert est très jolie sous son foulard. Chaque fois que nos regards se croisent, elle me fait un grand sourire radieux.

J’ai été bien inspirée de me réfugier dans ce resto. Un orage fracassant s’abat soudain sur les night food stalls. C’est la débandade… Sous la pluie battante, chacun empile à la va-vite ses chaises et ses tables, recouvre son étal de bâches qui s’envolent et s’affaissent déjà, gorgées d’eau.

Ça tonne violemment, des éclairs éblouissants déchirent le ciel sombre et le resto se remplit de gens hilares et trempés. Cela va durer deux bonnes heures encore. La pluie redouble, c’est un vrai déluge.

La nuit est tombée sur Jerteh, et la pluie aussi... Malaisie.
La nuit est tombée sur Jerteh, et la pluie aussi… Malaisie.

Vers 22h, il pleut toujours. Je me résigne à sortir ma cape de pluie du sac, sous l’œil amusé de la jeune fille du resto. Je paye et remercie, puis je retourne à la gare routière, de l’autre côté de la place.

Le bus qui n’arrive jamais

Cette fois-ci, c’est “le bus qui n’arrive jamais”. À cette heure-ci, je suis la seule Occidentale parmi la foule des voyageurs qui attendent leur bus. Beaucoup de familles avec enfants, de jeunes couples, des jeunes femmes toutes seules, quelques vieilles dames très dignes, et, en face de moi, trois timides adolescentes qui osent à peine me regarder, mais qui tapotent avec la même frénésie que moi des SMS sur leur portable…

Des tas de bus arrivent et repartent, chargés de nouveaux voyageurs, pour des villes qui ne sont pas Mersing. Mon billet à la main, je déchiffre avec anxiété les destinations affichées à l’avant, à travers le rideau de pluie… Il est déjà 23 h. Aurais-je raté mon bus?

Un pépé barbu, les reins ceints du sarong à carreaux traditionnel, voyant mon visage crispé, vient vers moi et me rassure en anglais : «Don’t worry! Bus is late, because of the rain. Don’t worry…» Je le remercie d’un «terima kasih» chaleureux et continue de patienter.

Il avait raison le papy. Mon bus est arrivé, avec 50 minutes de retard… Ouf!

  Malaisie : péninsule et Bornéo - juillet 2006

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

  1. Quel plaisir de te lire, à tous points de vue, fond et forme, et j’ai une soudaine envie de curry, faut voir si je peux nous faire du riz au curry demain…
    Un petit mystère informatique… je progresse certes, mais il me reste bien des points à élucider, comme celui-ci par exemple:
    J’ouvre ton blog quotidiennement, et je vois donc quels sont les jours avec ou sans chronique; comment se fait- il, par exemple, que ton dernier article en date du 9 juillet n’apparaisse sur mon écran qu’aujourd’hui, 14 juillet? Je croyais que la lecture d’un texte écrit sur internet était immédiate; et ce délai de quelques jours, je l’ai déjà constaté à plusieurs reprises, nous revoilà dans l’acheminement postal traditonnel, quand on attendait impatiemment l’arrivée du facteur…
    Bonne continuation, un abrazo, Lydie.

  2. À peine rentrée d’Athènes, crevée, dormi seulement 3h, mais avant d’aller faire une sieste je me plonge dans ton blog. Je ne m’attarde pas pour faire des commentaires car suis trop naze, et c’est génial de te lire, par contre, je me suis faite la même remarque que maman….Je me suis même dite que tu avais perdue la notion du temps,des dates, et que tu marquais 9 juillet, alors qu’on était le 14!!!!!
    En attendant de t’en raconter plus sur ma tournée à Athènes, je t’embrasse,bonne continuation!!!
    Moi, je vais dormir, faire une grosse sieste!!!

  3. Salut miss,
    Tu m’étonnes que tu n’as pas envie de décoller de Perhentian Kecil. Ça m’irait très bien avec tout de même une connexion à haut débit non loin et un bon PC avec quelques jeux… Je continue à lire ton carnet de voyages toujours avec autant de plaisir. C’est mon feuilleton de l’été et vu que ce n’est pas cet été qu’on ira au Liban (ça y est, j’adhère au Hamas et au Hezbollah). Ma tante qui est à Beyrouth est atterrée par ce déchaînement de violence… Alors un peu de Perhentian Kecil dans ce monde de tarés, ca fait du bien. Ta compagne de plongée a l’air aussi super cool. Moi aussi ça me donne envie de larguer les amarres. Huit mois qu’elle déambule! Allez, raconte nous la suite. Je t’embrasse. FW

  4. Hello a tous !!!

    Bigre va falloir que je sois plus reguliere dans mes devoirs de vacances, si j’en crois vos doleances sur les dates du blog.
    L’explication est simple, c’est moi qui change la date, pour qu’elle corresponde au jour et au lieu dont je parle. Il me reste encore a vous raconter, avec du retard, donc, ma semaine a Tioman, ou je suis arrivee le lundi 10 juillet.

    Vendredi 14 juillet, j’ai loue un velo, et pedale jusqu’au village de Tekek a Tioman, sous le soleil, esperant trouver une connexion rapide la bas pour pouvoir transmettre les photos… Seulement ici, le vendredi, c’est dimanche pour les musulmans, eh oui! Centre internet ferme. Grrr… Resultat, je suis allee dans le super resort de luxe deux collines plus loin, ou le jus d’orange est hors de prix, pour pouvoir vous raconter la journee du 9 juillet et envoyer mes photos. Voila pourquoi il est un peu en differe, mon blog!

    Aujourd’hui, dimanche 16, c’est mon dernier jour a Tioman. Je vais relouer un velo et filer a Tekek pour essayer de combler mon retard. A bientot !

  5. Bonjour Corinne,

    Suivant les nombreuses recommandations de mon copain, j’ai commencé à lire ton blog à partir du tout début (de là mon message 4 ans après ton article!!!) Et franchement, il avait raison. J’ai un peu l’impression de lire un roman !

    Je suis aussi junkie du voyage et de la plongée que toi et mon copain et moi partons en mars pour un périple d’un an à travers l’Asie… Il est donc très pertinent de te lire attentivement et de prendre en note les bonnes adresses!

    Alors voilà, au plaisir de découvrir les prochains articles !!

    Caroline

  6. @Caroline: Merci de ton petit mot très sympa ! Je suis ravie d’avoir réussi à te faire voyager à travers mon blog… mais là, je t’envie carrément de partir une année sous les cieux asiatiques ! Veinarde.
    Bons préparatifs d’ici là, et à bientôt.
    🙂

Partagez
Tweetez
Partagez