Dragons de Komodo à Rinca. Komodo National Parc, Indonésie, juillet 2011.

Même pas peur des dragons de Komodo !

  Indonésie : Flores + Komodo + Bali - juillet 2011

Les dragons existent, je les ai rencontrés ! Écailles, griffes, langue fourchue, tout y est… N’écoutant que mon courage, je suis allée photographier ces gros lézards préhistoriques ou “varans” qui vivent dans l’archipel de Komodo, en Indonésie.

Chasseuse de dragons

Indiana Jones peut aller se rhabiller. Non contente de me prendre pour une princesse sur le Pascha, je me suis aussi transformée en intrépide aventurière, chasseuse de dragons, sur l’île de Rinca (ça se prononce “Rine-tcha”).

Dragons de Komodo à Rinca. Komodo National Parc, Indonésie, juillet 2011.

Avec celle de Komodo – dans l’archipel du même nom – Rinca est l’autre île où les touristes sont débarqués pour rencontrer les fameux dragons de Komodo. Ce sont de très gros lézards, de la famille des varans. Ils sont en voie d’extinction et protégés. Il en resterait entre 4 000 et 5 000, dans la région des Petites îles de la Sonde, en Indonésie.

N’écoutant que mon courage, je suis allée les photographier pour vous… Même pas peur !

Des monstres préhistoriques

Dragon de Komodo. Rinca Island, Indonésie, juillet 2011.

Dragon de Komodo. Rinca Island, Indonésie, juillet 2011.
L’un des dragons daigne nous montrer sa langue fourchue… (Rinca Island, Indonésie, juillet 2011)

Admirez les grosses vilaines griffes, les écailles préhistoriques, la langue fourchue ! Ces monstres nourrissent peurs et fantasmes depuis le début du XXe siècle, quand les Occidentaux les ont découverts.

C’est l’expédition de l’Américain William Douglas Burden, parti explorer cet archipel du bout du monde en 1926, qui les rendit célèbres : il en ramena deux spécimens vivants et on lui doit l’expression « dragons de Komodo ». Cette expédition inspira même la trame du film King Kong de Cooper et Shoedsack en 1933 ! Trois de ses varans, empaillés, sont encore visibles au Musée américain d’histoire naturelle.

Des attaques de varans de Komodo sur un enfant (en 2007) et un pêcheur (en 2009), ainsi que l’histoire de ce petit groupe de plongeurs échoués sur l’île de Rinca (en 2008), qui ont dû repousser un lézard en lui jetant des pierres, continuent d’entretenir la crainte qu’inspirent ces charmantes bestioles.

Attention, danger !

Ceci dit, les dragons de Komodo ont beau être devenus une attraction touristique, mieux vaut s’en méfier. Les rangers qui vous font visiter l’île sont armés de longs bâtons fourchus. Ce n’est pas pour amuser la galerie ni juste pour les photos. C’est pour repousser le lézard géant trop intrépide qui serait tenté d’approcher.

Dragon de Komodo. Rinca, Indonésie, juillet 2011.Les varans de Komodo mesurent 2,50 à 3 mètres de long, queue comprise. On a longtemps cru que leur salive contenait des bactéries très toxiques. En fait, comme d’autres reptiles, ils ont des glandes à venin [voir la section “Venin et bactéries” sur la fiche Wikipédia]. Une morsure peut être fatale.

On les croirait lents et patauds, quand on les découvre entassés, en train de roupiller, près des poubelles d’un des bungalows des rangers, qui sert de cuisine. Mais ils sont incroyablement rapides et agiles.

Les rangers-guides se proposent de prendre les photos pour empêcher les touristes imprudents de venir trop près. Un petit groupe de visiteurs a d’ailleurs pris possession de la terrasse en surplomb pour mieux les observer, quand nous arrivons.

Il est vraiment recommandé de ne pas trop s’approcher. Les dragons se sont habitués à la présence humaine, ils savent qu’ils peuvent trouver de la nourriture dans le coin. Mais ils restent des animaux sauvages, aux réactions imprévisibles. Courageuse, mais pas téméraire, je reste sagement à distance, suivant les instructions des rangers. Indiana Jones aurait fait pareil.

Rinca Island. Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011.
Me voici prête à affronter les dragons ! (Rinca Island. Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011)

Chacun part ensuite explorer l’île, précédé d’un ranger armé d’un bâton fourchu.

J’avoue, je suis un peu déçue de ne pas avoir rencontré d’autres dragons en chemin. Les seuls que j’aurai vus – et photographiés – ce sont donc ceux qui traînent près des logements des rangers.

Sous le soleil de Rinca

L’île de Rinca est aride. Un paysage de savane, avec très peu d’ombre, surplombant l’azur de l’eau. Quelques palmiers çà et là.

Rinca Island. Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011.
Balade sur l’île de Rinca. (Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011)

Rinca Island. Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011.

La seule grosse bête que nous avons croisée durant cette petite expédition était un buffle sauvage. Je n’ai eu peur qu’après. En réalisant que ledit buffle n’était pas attaché.

Ben oui, habituée à ceux des rizières, je n’y ai d’abord pas pensé. On est dans une réserve naturelle, ici ! Les animaux sont en liberté. Ça peut être aussi dangereux qu’un varan, un buffle sauvage…

Rinca. Komodo National Park. Indonésie, juillet 2011.Deux heures de marche en plein cagnard. Mais la balade en vaut la peine.

Jérôme, mon guide plongée sur le Pascha, est de la partie. Et notre guide-ranger, adorable, s’arrête régulièrement pour nous montrer les curiosités naturelles de l’île : des fruits comestibles emprisonnés dans une calebasse, dont j’ai oublié le nom. Des poules d’eau planquées dans la mangrove. Les trous creusés par les varans femelles, où elles déposent leurs œufs. Un singe suspendu haut dans un entrelacs de branches.

À chaque détour du sentier, je guette, espérant un varan. Mais non. Rien. Encore une poule d’eau.

Mon âme d’Indiana Jones et ma bravoure commencent à fondre sous ce soleil impitoyable. On se partage les gorgées d’eau qui restent au fond des bouteilles. Quand la balade s’achève, c’est avec bonheur que je retrouve la cahute à souvenirs des rangers, où je n’achète aucune figurine en bois à l’effigie des dragons, mais où je puise un regain d’énergie, à l’ombre, à siroter un Coca presque frais.

Un pourboire à notre guide et nous voilà prêts à réembarquer sur le Pascha. Je suis un peu triste. Car c’est aussi ma dernière journée dans l’archipel de Komodo…

Mais j’ai encore quelques trucs à vous montrer. Car les bébêtes avec des dents ne sont pas que terrestres, dans le coin : il y en a plein sous l’eau aussi. (Indiana Jones, sors de ce corps !)

Rendez-vous donc dans le prochain article avec… les requins de Komodo !

😉

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