Indonésie : Sulawesi - juillet 2007
À la veille de mon départ pour Bali, je vous ramène en Indonésie, mais sous la surface, aux îles Togian (Sulawesi, juillet 2007). Les plongées aux Togian m’ont d’abord semblé moins spectaculaires que celles de Bunaken ou Lembeh, lors de ce voyage : corail plus abîmé, vie moins foisonnante. Et pourtant, en prenant son temps, on découvre quantité de trésors.
Nudibranches
Contre toute attente, c’est ici, aux Togian, que j’ai croisé des espèces de nudibranches inédites pour moi. Certaines que je n’avais encore jamais, ou rarement, vues ailleurs.
Je me suis fait un plaisir de les flashouiller, au fil de nos expéditions subaquatiques…
Petites bêtes
Les baignades en snorkeling (palmes-masque-tuba ou PMT en français), près du ponton d’Island Retreat (Bomba), ou aux abords de la mangrove sabloneuse de l’îlot voisin de Poyalisa, se révèlent riches en surprises : platax curieux, poissons-clowns timides, nudibranches insolites, mignonnes crevettes d’anémones, vers spiroformes au gracieux plumeau.
Le tout dans moins de deux mètres d’eau, par grand soleil. À la faveur de tant de lumière, tout ce petit monde sous-marin prend de belles couleurs. Parfois, je n’ai même pas besoin d’utiliser mon flash.
Les enfants de mes amis hollandais, qui barbotent joyeusement à quelques mètres de moi sont à la fête et coursent les platax, qui s’enfuient direct, effarés d’être l’objet de tant d’attentions…
Éponges tubulaires
Lors de nos premières véritables explorations sous-marines, je suis d’abord étonnée par la quantité d’éponges tubulaires accrochées au récif sur lequel nous plongeons, à proximité de Bomba (Taupan I).
Il y en a vraiment beaucoup, de belle taille. Elles ont une petite allure fantomatique dans le brouillard bleuté de l’eau, on dirait des tuyaux d’orgue surgis des profondeurs.
Tortue
Lors de la plongée au site de Pasir Tengah Atoll (lighthouse), alors que je m’extasie sur un beau nudibranche, que je flashe à n’en plus finir, je réveille une grosse tortue planquée dans une faille, à quelques centimètres.
Elle me bouscule presque pour passer, terrifiée. Et j’ai un peu honte de lui renvoyer un nouveau coup de flash droit dans l’œil. Pauvre tortue.
Karang Bandera
Parmi les plongées faites ici, le mur de Karang Bandera me semble plus foisonnant, plus fourmillant de vie que les autres sites. J’y croise la faune tropicale habituelle, pas mal de poissons anges et papillons, et une belle raie pastenague à pois bleus.
Nous nous tapissons pour finir près d’un passage sableux pour guetter les “garden-eels“ ou anguilles de jardin, qui portent le vilain nom d’hétérocongres tachetés en français.
Dès que nous cessons de bouger, elles sortent, une à une, leurs petites têtes du sable, comme autant de minuscules périscopes vivants. Un spectacle vraiment magique.
Nous ne partons jamais sur des sites éloignés, à cause du temps capricieux. Et je regrette de ne pouvoir aller jusqu’à Una-Una, le volcan situé à quelques heures de bateau, juste en face de Bomba, l’un des rares endroits où il y a encore du “gros”, paraît-il.
Mais je reviendrai vous parler dans un autre article de cette terre de volcans, de cet archipel situé sur une ceinture de feu, qui gronde, qui tremble et qui vit… même sous l’eau.
Plus nous plongeons, plus mon regard s’aiguise. Je note qu’en dépit de zones pleines de coraux morts, la vie semble bien repartir, par endroit. Et je ne suis pas peu fière de repérer des tas de bestioles sans l’aide d’Uwe, notre guide, un instructeur allemand fort expérimenté.
Finalement, ils ne sont pas si mal, les fonds des Togian. Ici, on apprend la lenteur. Ça tombe bien, c’est le rythme qui me convient, sous l’eau. Pour bien apprécier les plongées, il faut s’astreindre à mieux regarder, à scruter plus attentivement les anfractuosités.
Météo changeante
Mais je ne réussirai à faire que six plongées dans la semaine. Météo trop changeante.
Nous nous fions chaque fois à l’avis du capitaine du bateau, qui connaît tellement mieux que nous la mer d’ici et ses humeurs. Même quand un soleil radieux et une belle mer d’huile autorise une plongée le matin, il refuse souvent de repartir l’après-midi.
Et chaque fois, il a raison. Le vent se lève, la houle avec, et il n’est pas rare qu’une grosse averse viennent obscurcir subitement l’horizon!
Autre leçon des Togian : toujours écouter le capitaine, surtout s’il est du coin.
😉